Stavelot, Malmedy, ces deux villes ont longtemps partagé un destin commun avant que l’histoire ne les jette de part et d’autre d’une frontière puis les réunisse à nouveau. De cette destinée particulière, elles ont gardé une rivalité qu’elles entretiennent aujourd’hui comme un élément de folklore.
Etrangement, les deux abbayes qui, pendant des siècles, ont partagé le même Abbé, ont connu récemment la même résurrection en devenant deux espaces culturels de premier plan.
L’Abbaye de Stavelot
L’Abbaye de Stavelot abrite trois musées aux univers bien différents : l’un est consacré à l’histoire de la principauté de Stavelot-Malmedy, le deuxième au poète Guillaume Apollinaire dont le séjour dans la cité stavelotaine a marqué l’existence et le dernier au circuit de Spa-Francorchamps situé à deux pas.
Dans ces espaces, ne cherchez pas le trésor, pourtant considérable, de l’ancienne abbaye. Les plus belles pièces en art mosan ont été dispersées aux quatre coins du monde et se trouvent aujourd’hui dans des musées à New-York, Paris ou Londres. Stavelot n’a conservé qu’une seule pièce, très belle, les émaux qui ornaient la crosse ecclésiastique du Prince-Abbé Wibald (XIIème siècle).
Après cette triple visite muséale, ne manquez pas de déambuler dans l’espace archéologique situé devant le bâtiment central. Là, se dressait fièrement l’église abbatiale de Stavelot, de dimensions comparables à celles de Notre-Dame de Paris. En 1794, les Stavelotins l’ont démontée pierre par pierre pour construire leurs maisons.
L’Abbaye de Malmedy
A un saut de puce de Stavelot, l’Abbaye de Malmedy s’est muée en Malmundarium. Elle abrite, elle aussi, des musées originaux. Ici, le travail du cuir, du papier mais aussi le folklore, avec le célèbre cwarmè, sont mis à l’honneur.
A partir du XVIème siècle, l’industrie du cuir se développe de manière très importante à Malmedy. Le commerce est florissant et enrichit considérablement les grandes familles de tanneurs. La meilleure preuve, c’est la maison Villers. Bâtie en 1724 pour la famille Dester, elle est rapidement cédée à Hubert Cavens. La bâtisse a miraculeusement échappé à toutes les vicissitudes de l’histoire malmedienne, y compris les bombardements pendant la Seconde Guerre Mondiale. Autre miracle : ces propriétaires successifs l’ont toujours entretenue amoureusement sans toucher aux décors d’origine. On peut aujourd’hui y admirer des boiseries, stucs, carreaux de Delft et autres toiles peintes tels qu’ils étaient au XVIIIème siècle.