C'est à l'aube des années '70 que BMW a lancé sa génération E12, dont nous allons découvrir une 520 à mécanique 4 cylindres. Un modèle qui a désormais valeur de symbole, ayant confirmé que BMW allait désormais se focaliser sur les voitures chic et choc. Une histoire toujours en cours...
Comme d’autres constructeurs allemands, BMW a connu des années de vaches maigres après la Seconde Guerre Mondiale. A tel point que la société a dû sa survie à la fabrication de pièces détachées et d’articles ménagers ! Il faudra en fait attendre les années ’60, et la création du concept de berlines dites Neue Klasse, pour percevoir le renouveau de la marque. C’est le temps des BMW 1500, 1600 puis 2000, qui vont magnifier la notion de berlines Et permettre à la marque bavaroise de reprendre des couleurs…
L’objectif est dès lors limpide : poursuivre sur cette lancée et asseoir une image qui passe désormais par des modèles à la fois cossus et dynamiques, voire sportifs. Et c’est en 1972, au moment de l’inauguration de son nouveau siège social à Munich, en pleine année olympique, que BMW a présenté sa 520 E12. Qui constitue la suite logique des Neue Klasse, avec une ligne équilibrée, et une calandre inclinée à quatre phares qui va s’imposer comme un incontournables de la marque. En fait, la E12 va d’emblée symboliser le sérieux du constructeur allemand. Cette berline, dont le concept-car était pourtant signé Bertone, n’a donc rien de vraiment fun, que ce soit côté look ou dans l’habitacle.
Une rigueur qu’on retrouve d’ailleurs dans le nom de baptême du modèle. Désormais, les BMW seront désignées par trois chiffres. Le premier annonce le positionnement dans gamme, les deux autres la cylindrée. Avec la 520, on se trouve donc face à une automobile de type berline supérieure, propulsée par une mécanique de 1990cc. Selon qu’elle soit ou non pourvue d’un système d'injection, celle qui est en fait la première Série 5 était annoncée pour 113 ou 130 chevaux.
Ce qui signifie que les premiers propriétaires ne se retrouvent pas au volant d’une berline sportive, mais plutôt d’une voiture avant tout robuste, caractérisée par un évident silence de fonctionnement. Il faudra attendre l’arrivée de la 525, en 1973, pour voir la puissance passer à 145 chevaux, par la grâce d’un 6 cylindres de 2,5 litres.
Une course à la puissance qui va forcément être marquée par le choc pétrolier qui va secouer la planète au début des années ‘70 ! Résultat : BMW fait machine arrière, présentant une 518 à la puissance abaissée à 90 chevaux, de quoi limiter la vitesse de pointe à 160 km/h ! Moins onéreuse, cette version a en fait été de nature à séduire un public plus large.
Il ne fallait néanmoins pas attendre longtemps avant de voir BMW relancer sa machine, 1975 voyant l’apparition de la 528, avec une mécanique de 2788cc, 165 chevaux et près de 200 km/h !
Si la carrière de la E12, comme l’appellent les inconditionnels de la marque, s’est étalée sur une décennie, son look a évolué, avec l’apparition, dès 1976, d’une Phase 2 aux feux arrière élargis, tandis que la 520 devenait 520/6, mettant un terme à la présence du modeste 4 cylindres qui équipe notre modèle d’essai.
La machine à performance BMW était lancée, et en 1979 apparaissait la M535i, tout droit sortie du département Motorsport. Là, la Série 5 devenait sauvage, avec une mécanique de 3500cc autorisant une vitesse de pointe de 225 km/h. Jantes alliage, spoiler avant, stripping caractéristique sur la carrosserie, sièges Recaro, système hifi performant, notre gentille 520 du début de la décennie ’70 n’était déjà plus qu’un souvenir. Une M535i qui annonçait en fait le passage à la génération E28, marquant la fin du premier acte de la Série 5…
Si tout n’a pas été parfait dans la décennie d’existence de la E12, le succès a été au rendez-vous, dès l’instant où plus de 722.000 exemplaires ont été produits. Et ça, c’est plus du double des 1500, 1600 et 2000 Neue Klasse de la génération précédente.
En fait, cette première Série 5 a jeté les bases du futur de la Bayerische Motoren Werken, qui ne cessera par la suite de développer une image bon chic bon genre, de plus en plus sportive, le tout avec une efficacité toute germanique. Sous son apparence assez modeste, notre 520 s’impose en fait comme un modèle ayant servi de tremplin pour les cinq décennies suivantes…