Le salon IAA de Hanovre nous a-t-il invité à entrer dans le début d’une nouvelle ère dans le transport de marchandises ? En tout cas, comme pour le marché de l’automobile, l’électrification continue sa marche en avant.
Iveco, Renault, Ford, VW, ces constructeurs misent tout sur l’électrique ! Sur le stand VW, la star, c’est lui ! L’ ID.Buzz couronné utilitaire de l’année 2023. Il illustre la stratégie du groupe Volkswagen d’accélérer plus encore les ventes de voitures électriques… " Les voitures élecrqies que nous produisons actuellement sont livrées neutres en CO2 au client. C’est une technologie appelée à se répandre pour répondre aux exigences de l’Europe qui veut une mobilité neutre en CO2", explique Jean-Marc Ponteville, PR Manager Volkswagen.
Sur sa route, le véhicule électrique risque bien de croiser son homologue à hydrogène. Les deux sont comparables. Toux deux fonctionnent par un moteur alimenté par l’électricité. La différence ? C’est sa provenance… Le moteur à hydrogène ne rejette que de l’eau… Certains n’hésitent pas à dire que c’est d’ailleurs l’énergie du futur.
L’hydrogène en complément de l’électrique
Présent au salon IAA, la joint-venture Hyvia exposait l’ensemble de sa gamme de véhicules hydrogène. Hyvia, coentreprise de Renault et de Plugpower, une entreprise américaine spécialisée dans le développement de piles à combustible à hydrogène, veut apporter des solutions de mobilité décarbonnée avec des véhicules zéro émission. « L’hydrogène vient compléter l’offre électrique. Aujourd’hui, quand vous avez un véhicule électrique comme un camion, l’autonomie reste relativement limitée. A moins de rajouter beaucoup trop de batteries et donc quelque part beaucoup trop de poids », explique David Holderbach, Président Hyvia.
Hydrogène – électrique ! Le match est lancé… Chacun avance ses arguments. Prenons-en un. Le prix… Loin d’être anecdotique par les temps qui courent. « Il faut à peu près 2 kgs pour faire 100 kms avec notre fourgon hydrogène. Soit 24 euros. En diesel cela représente une dizaine de litres. Soit de 20 à 24 euros selon où vous habitez. En Allemagne, c’est moins cher en hydrogène puisqu’elle est subventionnée » indique le Président Yvia à Hanovre.
« C’est l’alternative la moins chère par rapport au gaz, à l’essence ou au diesel par exemple. Il y a aussi un réseau de distribution électrique existant qui doit être étoffé. Mais surtout, la voiture électrique à batteries offre le meilleur rendement. Avec la même quantité d’énergie, c’est avec cette voiture que vous irez le plus loin. Le rendement approche 80% voir plus », explique Jean-Marc Ponteville.
Camion à hydrogène Nikola sur nos routes en 2024
Pour la mobilité lourde en tout cas, camions, bus, autocars, trains, bateaux, avions, l’hydrogène n’a pas fini de développer tout son potentiel. A Hanovre, le constructeur automobile américain Nikola et son partenaire IVECO ont dévoilé son futur poids lourd à hydrogène. Autonomie : 800 kilomètres et des réservoirs qui peuvent être ravitaillés en moins de 20 minutes.
« Il s’agit d’un camion zéro émission, équipé de piles à combustible alimentées à l’hydrogène. Il est aussi doté d’un système de batteries pour la gestion de la recharge du véhicule. Il dispose de bouteilles d’hydrogène d’une pression de 700 bar, pour une capacité totale de 70kg, ce qui offre au véhicule une autonomie de 800 km », explique Christian Appel, Global Chief Engineer Nikola. L’hydrogène est-elle la solution d’avenir pour la mobilité dans le domaine du transport routier ? « Je pense qu’il est primordial de proposer des véhicules zéro émission dans le secteur du transport et pour les véhicules utilitaires. C’est vraiment un secteur où on peut faire la différence de manière à réduire notre empreinte écologique. C’est très important de pouvoir proposer cette technologie sur le marché américain et européen. Que ce soit pour les véhicules électriques ou pour les véhicules à pile à combustible. Nous voulons vraiment faire en sorte que le marché s’oriente vers ces options. C’est avec enthousiasme qu’on invite tous les autres acteurs du secteur du transport dans cet effort de décarbonisation… ».
Et le véhicule autonome me direz-vous ? Mis à part le suédois Einride, le camion sans chauffeur était le grand absent du salon. Il n’y a pas si longtemps, ils faisaient le buzz. De là à ce qu’ils prennent la route demain… (Manu Yvens)