Qui dit MG B pense souvent voiture classique par excellence ! Un exemple de longévité, dès l’instant où cette anglaise à connotation sportive a été produite entre 1962 et 1980 ! Et avec plus de 500.000 exemplaires sortis des chaines, la MG B est forcément omniprésente sur le marché des oldtimers. Elle s’impose comme une auto accessible, pour laquelle les pièces de rechange sont faciles à trouver. Bref, le modèle idéal pour se lancer dans l’univers fabuleux de la voiture ancienne. Outre les traditionnels roadsters et coupés, MG, marque née au cœur des années ’20, s’est fendue d’un modèle plus exclusif, la GT…
Si la MG B est née au début des sixties, c’est une poignée d’années plus tard, en 1967, que la GT a fait son apparition. Et alors que la ligne de son roadster était plutôt sobre, pour ne pas dire banale, MG a fait appel au designer italien Pininfarina pour imaginer la robe de ce qui allait prendre l’allure de ce qu’on appelle un break de chasse. Pare-brise rehaussée, toit descendant en pente douce sur un hayon arrière, la GT affiche d’innombrables différences avec le roadster. De quoi permettre au modèle de gagner en caractère, ce que les teintes proposées à l’époque, dont ce gris souris, ne font que confirmer. En un mot comme en cent, la GT se veut plus fun que la MG B de base. On est tout de même au cœur des sixties, non ?
Au risque de heurter les puristes de l’objectivité, cette MG B GT est ce qu’on peut appeler une très belle auto. Avec ce long capot renvoyant l’habitacle vers l’arrière, elle affiche même une ligne rappelant certaines voitures des années ’50. Et notamment une féline relevant du type E…
Conservé dans son jus par ses actuels propriétaires, cette MG B GT se distingue par un habitacle soigné, à tendance sportive, dans un rouge qui se marie parfaitement avec le gris extérieur. Autant vous prévenir : il faut une certaine élasticité pour se faufiler entre le siège et le volant ! Et une fois les portes refermées, la GT vous rappelle immédiatement que vous n’êtes pas aux commandes d’un banal SUV des temps modernes.
Position de conduite idéale, commandes très bien situées, petit levier de vitesses, l’ensemble respire le sport. Inutile par contre espérer effectuer de longs déplacements en famille avec la marmaille sur la banquette arrière, ce break de chasse reste assez exigu, et son confort peut être catalogué de spartiate.
Mais côté ambiance, c’est juste parfait, avec un parfum de mécanique anglaise qui fait rapidement oublier tout le reste. Ah oui, il y aussi le système de chauffage, qui n’a jamais été le point fort de la MG B GT. Mais bon, ce genre d’auto, qui affiche 57 printemps, a plutôt tendance à hiberner lorsque l’hiver frappe à nos portes. Et sous l’intense pluie d’automne qui a marqué ce tournage, l’une ou l’autre infiltration d’eau n’est jamais à exclure. Une ancienne, quoi…
Si on excepte les versions V8 forcément plus exclusives, la MG B GT ne brille pas non plus par des performances exceptionnelles. Comme les Roadsters, elle est équipée du 4 cylindres BMC, d’une cylindrée de 180cc. De quoi autoriser une vitesse de pointe de 170 km/h. Mais qu’importe…
Rouler avec une voiture des années ’60, c’est avant tout en ressentir les vibrations, en maîtriser les subtilités, en contrôler les éventuelles dérobades d’un train arrière venant parfois vous rappeler que les MG B sont des propulsions. Et que les freins arrivent aussi en droite ligne des années ’60, ce qui signifie qu’ils ne sont ni bons, ni mauvais. Ils obligent simplement le conducteur à anticiper, à conduire avec sa tête, en n’oubliant pas que la direction n’a rien d’assisté, et que sur la longueur, la maîtrise d’une telle auto se révèle assez sportive.
Devenir l’heureux propriétaire d’une telle auto demande aussi qu’on la chouchoute. Car la rouille ne cesse de guetter, autant le savoir.
Au bout du compte, et au risque d’en faire hurler certains une deuxième fois, cette MG B GT est comme une femme qui a du caractère, parfois bon, parfois mauvais, une petite poignée de défauts, mais un charme fou, à qui on a tendance à tout pardonner…
Pour la petite histoire, cette MG B GT, qui date de 1966, a été repeinte, tout en conservant sa teinte d’origine. Elle a permis à un papa et son fiston, devenu grand et par ailleurs pilote automobile, de vivre leur passion de la mécanique et des belles autos. Comme tant d’autres anciennes, cette anglaise a donc plein d’histoires à raconter, et dans la circulation d’aujourd’hui, elle prend un malin plaisir à narguer les concentrés de technologie composant notre marché automobile. Près de 60 ans après sa naissance, elle a toujours fière allure. Un cap que les voitures contemporaines ne franchiront sans doute jamais… (Vincent Franssen)
