45 compétiteurs venus du monde entier. 45 jeunes apprentis automobiles représentant l’élite et l’excellence. Le milieu de l’automobile, c’est d’abord leur passion et demain leur futur métier.
Médaillé d’argent au dernier StarTech’s Days, Pierre Grootadaurea est de l’aventure aux WorldSkills à Lyon. Le compétiteur originaire de Sirault concourt en technologie automobile. Il n’est pas là par hasard. Ce rendez-vous, il l’a d’abord préparé avec minutie. En multipliant des séances de formation à l’étranger. « Dans le cadre de mon métier, j’ai eu la chance d’être invité aux Skills Asia à Abu Dhabi qui est l’équivalent d’un EuroSkills. C’est très enrichissant car ça m’a permis de me rendre compte du niveau à l’international. Je me suis pris une claque mais c’était le but avant Lyon. On peut se comparer et comparer comment fonctionnent les pays étrangers. En Asie, la philosophie n’est par exemple pas du tout la même », explique Pierre Grottadaurea.
Des épreuves volontairement irréalisables
4 jours de compétition, 8 postes de travail, 8 modules de deux heures, de l’entretien à la réparation. 45 compétiteurs en ont vu de toutes les couleurs
Mais l’image du métier a changé. L’électronique s’est invitée dans nos voitures. Fini les mains dans le cambouis. La voiture d’aujourd’hui, c’est avec des gants qu’on l’inspecte. « C’est ça la nouveauté du métier. Aujourd’hui, on travaille plus avec un ordinateur et sa tête que l’image qu’on avait du mécanicien avec les mains sales et plein de graisses ou d’huiles », explique Philippe Kever, Expert-Coach Technologie automobile.
Aux WorldSkills, les conditions sont à ce point extrêmes que les épreuves sont irréalisables. Le médaillé d’or est celui qui aura été le plus loin. « Le but ici est de partir de pannes relativement simples et de monter en difficultés. Pourquoi ne pas arriver à tout trouver ? Tout simplement parce que si on a un compétiteur qui trouve l’ensemble, et ça arrive parfois, il est forcément le meilleur », indique Philippe Kever.
Des journées marathon
Fin de première journée de compétition. Pierre a fini son diagnostic moteur. Il est confiant. « On a des modules d’environ deux heures. Et ils sont conçus pour qu’on ne puisse pas arriver au bout. De manière à départager les ex aequo évidemment. Globalement, on avance autant qu’on peut. Et après, on départage qui a été le plus loin », raconte Pierre Grottadaurea.
Deuxième journée. Les épreuves s’enchaînent. La fatigue, le stress, la pression se sont invitées à la compétition. Progression, perfection, les projecteurs sont braqués sur eux. « Aujourd’hui, j’ai commencé par un diagnostic moteur mais sans pouvoir le démonter. Avec des techniques de diagnostic mais sans pouvoir ouvrir les composants internes du moteur. Mais ça s’est très bien passé et j’ai bien aimé l’épreuve. La deuxième, c’est celle avec les problèmes de diagnostic électrique, problèmes de charge pour les voitures hybrides. C’était plus compliqué mais j’ai réussi à trouver quelques défauts ».
Proche de la médaille
Comme un athlète de haut niveau, Pierre Grottadaurea a préparé ce rendez-vous mondial jusque dans les moindres détails. D’abord prendre du plaisir et continuer à apprendre était pour lui une évidence. C’était en tout cas le meilleur moyen pour en profiter pleinement. « Ce sont quatre jours intenses mais mémorables. Heureux d’avoir pu participer à ça », s’extasie Pierre.
A Lyon, Pierre n’a pas décroché de médaille. Mais la performance est là… Aujourd’hui, il poursuit ses études d’ingénieur automobile. Son métier, c’est sa passion. Pour lui comme pour les tous les compétiteurs présents à Lyon, elle n’a que du bon.