Déjà condamné 5 fois pour violences, dont une condamnation à 5 ans de prison, un homme de 37 ans était à nouveau poursuivi pour violences et traitement dégradant sur sa compagne. Il peut ajouter 4 ans à ce palmarès peu glorieux.
C’est un cas, ce Denis (prénom d’emprunt) 37 ans, qui avait comparu détenu devant le tribunal correctionnel pour violences et traitements dégradants sur sa compagne. Il a déjà été condamné 5 fois pour des faits de violence, dont une fois à 5 ans de prison dont 4 fermes, en 2017 pour des faits graves qui n’ont pas été précisés. Cette fois, il est poursuivi pour trois scènes de violences sur sa nouvelle compagne Michèle (idem), enceinte de 5 mois.. D’entrée de jeu, il avait plaide coupable. « Michelle est une chouette fille. C’est moi qui ai un problème. Je dois faire un travail sur moi-même pour cerner le problème à la racine ».
La première scène qu’on lui reprochait a lieu en mai dernier. « On a eu des frictions, on se lançait des piques, j’étais alcoolisé » dit-il en admettant lui avoir porté des coups. « Tout ça pour un motif futile, un reproche sur le tri du déchets.. On trouvera madame le visage en sang, les vêtements déchirés, et avec une fracture du bras . Et tout ça devant les trois filles de Michèle » expliquait le ministère public. La deuxième se déroule en août. « J’avais fumé du cannabis dans la chambre à coucher. Elle m’en a fait le reproche et m’a aspergé de déodorant. Là, j’ai pété un plomb » avait-il reconnu.
La troisième, en septembre, est la plus grave, ce qui lui a valu son arrestation. Ce soir là, il buvait depuis 14 h. « On était sous tension, elle a haussé le ton, je lui ai donné un coup de poing au visage. » avait-il admis. Résultat : une fracture du nez. Mais il n’y a pas que ça. Il l’a traînée par les cheveux dans l’escalier qu’elles a dégringolé alors qu’elle était enceint de 5 mois en lui donnant un coup de pied dans le ventre, et lui a tapé dessus à coups de poings, et même craché dessus, et puis l’a traînée par les pieds,ce qui lui a valu la prévention de traitement dégradant. Et ça, encore devant les trois filles, une tentant même de s’interposer en recevant elle-même un coup, et une autre se saisissant d’un couteau pour éventuellement se défendre. On imagine la terreur qu’elles ont dû ressentir devant cette scène ultra violente.
Une expertise glaçante
« On dirait que vous avez un gros souci avec les femmes » avait observé le juge Kutty. « Vous avez déjà été condamné 5 fois, dont une à 5 ans dont un avec sursis probatoire et on en est toujours au même point. » lui avait-il reproché « Je sais, mais j’ai subi cela sans bien comprendre ce qui se passait. Maintenant, je veux comprendre le mal qui est en moi, et le traiter ».
« Il a l’air sincère » remarquait Me Barthélemy, qui se portait partie civile au nom de Michelle, qui ne veut pas l’enfoncer car elle garde de forts sentiments pour lui, mais doit se protéger. Et la seule façon de le faire, c’est de traiter ses addictions en profondeur. « Sinon, sous addiction, il devient un animal sauvage, une bête féroce. Mais quand il n’a pas bu, c’est un mec super » selon une des filles de Michelle. « Mais il boit souvent quand même » avait remarqué le juge.
Par contre, le ministère public s’était montré extrêmement inquiet quant à l’avenir, et convaincu qu’il recommencera. Son expertise psychologique est glaçante, décrivant son caractère imprévisible et son incapacité à contrôler son impulsivité et à se remettre en question. Il réclamait 30 mois de prison ferme.
Pour son avocate Me Walocha, une peine de prison ferme n’est pas une solution et n’est pas dans l’intérêt de la société. Il n’est pas violent tous les jours,. Jusqu’ici, il n’avait pas les clefs pour comprendre sa personnalité. Mais maintenant, après des expériences désastreuses faites de drogue, d’alcool et de débauche, il a pris conscience qu’il pouvait créer quelque chose avec Michelle, une belle personne, d’autant plus qu’ils vont avoir un enfant. Elle plaidait donc pour un sursis probatoire.
Le tribunal s’est montré plus sévère en le condamnant à 4 ans de prison, mais en lui laissant une chance de traiter ses penchants pour la violence, en lui accordant un sursis probatoire pour 18 mois de cette peine, soit au final 30 mois de prison ferme, la peine réclamée par le ministère public.