Bilal Laram est un Algérien de 29 ans en séjour illégal en Belgique et qui réside à Dison. Il était poursuivi pour tentative de meurtre, ce dont il a eu à répondre devant le tribunal correctionnel en comparaissant détenu.
Laram affirme qu’il vit comme coiffeur à domicile, et à ce titre connaissait Medhi, la future victime. Selon lui, Medhi s’était brouillé avec des Tunisiens à cause de la cocaïne et il accusait Laram de faire partie de la bande des Tunisiens et de leur avoir refilé son adresse.
Le 29 août 2021, Laram rencontre Medhi et affirme que ce dernier l’a coupé à la gorge et au nez, avant de prendre la fuite, poursuivi par Laram et un certain Mokhtar, qui selon lui avait un couteau. Couteau qu’on a retrouvé fiché dans le crâne de Medhi, réfugié dans un café turc de la rue de l’Harmonie.
D’où la tentative de meurtre mise à charge de Laram, qui s’en défendait : « c’est moi la victime, je suis innocent et je me trouve en prison. » Mais il y avait des charges contre lui. La première c’est que la victime elle-même le désigne comme l’auteur du coup de couteau. Il y a ensuite la déposition d’une femme qui déclare que Laram lui a dit avoir tué quelqu’un, et celle de sa propre compagne à qui il a affirmé s’être défendu.
Pour Mme Albert, ministère public, l’intention de tuer est évidente, lorsqu’on plante un couteau dans le crâne de quelqu’un et que c’est bien Laram qui a frappé, puisqu’il a été identifié par la victime. Elle réclamait 26 mois de prison ferme, compte tenu de son séjour illégal.
Pour son avocate Me Chiurulli, il est clair que Laram a d’abord été victime d’une agression de la part de Medhi, et qu’ils ont été plusieurs à lui courir après. Et Laram s’est arrêté en chemin, et n’a jamais été jusqu’au café turc. Et d’ailleurs, on n’a pas retrouvé ses empreintes ni son ADN sur le couteau. Elle réclamait donc son acquittement.
Et elle l’a obtenu. Le tribunal estime en effet qu’ils étaient plusieurs à courir après Medhi, qui accuse Laram parce qu’il a peur des Tunisiens. Et qu’en outre, les traces d’ADN relevées sur le couteau ne correspondent pas au prévenu. Il y a donc un doute raisonnable, qui profite à l’accusé. Lequel obtient une suspension du prononcé pour séjour illégal.