Tentative de meurtre sur un enfant, âgé de 18 ans ! C’était l’accusation portée au tribunal correctionnel à l’encontre d’un père et d’une belle mère, tous deux d’Andrimont. Lui comparaissait libre, tandis qu’elle est toujours sous les liens d’un mandat d’arrêt.
La scène se déroule en septembre 2020. Ce jour là, la famille revient d’un séjour à la mer, d’où elle ramène des crevettes. Mais un peu plus tard, les crevettes ont disparu du frigo. Seul Olivier (prénom d’emprunt), 11 ans, est susceptible d’avoir commis le larcin. Le père monte alors dans sa chambre pour l’interroger, et devant les dénégations du gosse, retourne toute sa chambre. Le lendemain, Olivier se sent mal et doit être hospitalisé, et les médecins détectent des pétéchies dans les yeux, un signe indubitable d’un manque d’oxygène et donc d’un étranglement.
A-t-il voulu l’étrangler, comme l’affirmera plus tard Olivier ? Il l’a nié, et affirmé que sa compagne était avec lui, ce qui leur a valu à tous deux d’être inculpés de tentative de meurtre et arrêtés. Mais à l’audience, il avait admis être sorti de ses gonds et avoir empoigné et secoué son fils, et surtout avoir été seul dans la chambre. C’est la première fois qu’il reconnaissait ça, alors que sa compagne est en prison depuis 8 mois ! Mais il affirmait n’avoir jamais levé la main sur son fils, sinon des pichenettes derrière l’oreille.
Sa compagne affirmait de son côté qu’elle était tombée de 50 étages lorsqu’elle avait appris que le fils accusait son père d’avoir voulu l’étrangler. « C’est inconcevable Il n’avait absolument rien quand il est parti le matin à l’école." Elle suspectait donc que quelque chose s’est déroulé à l’école.
Elle était aussi poursuivie pour des violences sur deux enfants à elle, une fille de 17 ans et un garçon de 12 ans, mais ne reconnaissait que des fessées ou quelques claques. « Ils se disputaient et se battaient souvent, il fallait bien intervenir », se justifie-t-elle.
Le ministère public avait dénoncé un climat de violence intense dans cette famille, et réclamait quatre ans de prison pour le père, et 2 ans pour la belle-mère, disculpée de la tentative de meurtre. Pour la défense, le père n’avait certes pas l’intention de tuer son fils puisqu’il l’a relâché et que la vie a repris son cours normalement. Elle sollicitait un sursis probatoire pour le père comme pour la belle mère.
Le tribunal a suivi ce point de vue, en requalifiant les faits en coups et blessures volontaires, et la condamnation est donc beaucoup plus légère : 18 mois avec sursis probatoire pour les deux. (LB.)