Si Georges (prénom d’emprunt) 34 ans, se trouve actuellement en prison, c’est qu’il n’a respecté aucune des conditions mises par le juge d’instruction pour consentir à sa remise en liberté après une altercation avec sa propre mère.
La scène se déroule le 6 novembre 2023, au restaurant que tiennent sa mère et son beau-père à Waimes et où Georges travaille. Il risque pour cela 20 mois de prison. Ce jour-là, la police appelée par le beau-père trouve une dame en pleurs et contusionnée aux bras et aux jambes, avec une grosse bosse au front, ce qui lui vaudra 10 jours d’incapacité de travail. Cette dernière explique que c’est son propre fils qui a fait ça, après lui avoir tiré les cheveux, jetée à terre et frappée à coups de pied, simplement parce qu’elle lui avait reproché l’état lamentable dans lequel il avait laissé son appartement.
Une bouteille de whisky par jour
C’est donc toujours détenu qu’il comparaît devant le tribunal correctionnel pour ce fait, qu’il conteste, admettant juste l’avoir poussée et fait tomber à terre. « Je ne me souviens pas en tout cas l’avoir tirée par les cheveux et l’avoir frappée. » Et s’il ne s’en souvient pas, c’est qu’il avait bu, beaucoup, jusqu’à une bouteille entière sur la journée, ce qui lui arrivait périodiquement, admet-il. On découvrira en effet quatre bouteilles de whisky vides chez lui.
L’enquête fait remonter une autre scène, avec sa compagne cette fois, qu’il aurait giflée. Là aussi, il conteste. « C’était le carnaval à Malmedy, j’ai voulu m’y rendre mais elle a tenté de m’en empêcher car j’avais trop bu. Je l’ai repoussée et j’ai eu un geste maladroit mais tout à fait involontaire vers son visage. » Un acte involontaire que confirmera sa compagne devant le tribunal.
Lorsqu’on sait qu’il a déjà été condamné à une peine de travail pour des faits de violence, la question se pose de savoir s’il est violent de nature. « Non, je suis quelqu’un de simple. Cette condamnation, c’était pour une simple bagarre, qui remonte à 10 ans » dit-il en admettant avoir un sacré problème avec l’alcool.
Quelqu’un de gentil
Entendue par le tribunal, la maman se porte à son secours : « Mon but n’était pas de l’envoyer en prison, mais qu’il soit soigné. C’est dur pour moi de le savoir en prison. C’est quelqu’un de très gentil, et je pense qu’il a bien compris son problème d’alcoolisme ». Même son de cloche chez la compagne, qui demande de le laisser retourner à la maison. « Il n’a jamais été violent avec moi, sinon je ne serais pas restée avec lui ». Mais pour Mme Zegels, ministère public, ce ne serait pas la première fois qu’il frappe sa maman, selon un témoin, et il aurait aussi un problème avec la cocaïne. Pour elle, le risque de récidive est grand. Elle réclame 20 mois de prison.
Mais son avocat Me Waucomont fait valoir qu’il ne s’est quand même pas acharné sur sa mère. Après deux mois de détention, il est bien conscient qu’il doit régler son problème d’alcool. C’est pourquoi il demande une peine de probation, c'est-à-dire des conditions à suivre sans qu’une sanction soit prononcée. Jugement à quinzaine.