Deux jeunes de 19 et 21 ans, déjà impliqués dans un dossier de vente d’héroïne encore à l’instruction à Liège, ont écopé de 14 mois de prison, avec sursis probatoire pour vente de cannabis par le tribunal correctionnel de Verviers. « Nous ne sommes pas des dealers » avaient-ils pourtant déclaré.
Dylan (21 ans), de Verviers et Léonard (19 ans) de Dison avaient comparu détenu devant le tribunal correctionnel de Verviers. C’est un peu par hasard qu’ils avaient été arrêtés. En octobre dernier, la police de Malmedy se rend à un supermarché dont l’alarme s’est déclenchée. Fausse alerte ! Mais les policiers sont intrigués par une voiture sur le parking, qui prend la fuite. S’ensuit une course-poursuite, qui se termine par un accident de la voiture des fuyards. Dans une auto sentant le cannabis, les policiers découvrent les deux hommes précités, un mineur d’âge, et toutes les choses décrites plus haut.
Comparaissant devant le tribunal, Dylan fait preuve d’un culot pas possible voire d’une certaine inconscience. « La prison, ce n’est pas pour nous, c’est plein de toxicomanes ! » dit-il alors qu’il venait de reconnaître ingurgiter de 2 à 3 grammes de cannabis par jour. « Nous ne sommes pas des dealers, on ne faisait pas cela pour faire de l’argent. On n’a rien gagné au bout du compte »! Et les 4 000 euros au total ? » C’était pour assurer nos besoins personnels » se justifie-t-il.
Apprenant par le dossier que Dylan allait tous les jours manger dans un Quick, le juge Defechereux s’exclame : « Je ne sais pas ce qui est le plus dangereux, les Quick ou le cannabis ! » Quant à Léonard, il admet fumer 1 gramme par jour. Il reconnaît qu’il faisait cela pour pouvoir acheter des habits, car il avait perdu son travail suite à une déchéance du permis de conduire de trois mois, ce qui suppose une grave délinquance en matière de roulage.
Mme Albert, ministère public, avait rappelé qu’ils sont déjà malgré leur jeune âge impliqués dans une affaire d’héroïne, et qu’un sms découvert sur un téléphone indique qu’ils ont vendu un jour 400 grammes en à peine 2h30. C’est dire l’ampleur de leur trafic. Elle ne réclamait cependant que des peines très légères, soit 14 mois de prison.
La défense, assurée par Me Culot et Me Magali Pirard, avait plaidé la prise de conscience et sollicitait des peines de travail ou même une simple peine de probation, c'est-à-dire des conditions à respecter sans plus. C’était sans doute trop espérer, puisque le tribunal leur a infligé la peine réclamée, mais avec en outre le bénéfice d’un sursis probatoire ! (Luc Brunclair)