Plus de la moitié des employés de Télépro ont été licencié. Le groupe Roularta, propriétaire à 100% du magazine disonais depuis mars, a choisi de renvoyer 19 des 32 salariés. La plupart, avec effets immédiats. Ce faisant, il rapatrie tous les services de Télépro à Roulers à l’exception de la rédaction.
"On a vraiment eu les bras et les jambes sciés. On s’attendait à une communication où on allait nous informer des intentions vraisemblablement du groupe Roularta de se séparer de nos emplois, mais pas avec une telle violence, explique Eric Doignée, délégué syndical CNE et responsable marketing chez Télépro. Il y a une véritable relation affective puisque deux tiers de nos lecteurs sont des abonnés donc des gens qui, chaque jeudi, attendent avec impatience de découvrir le magazine. Certains sont abonnés depuis plus de 40 ans. Effectivement, que c’est compliqué à vivre de devoir se séparer de tout cela d’une seconde à l’autre puisque à 11h, nous étions prévenus, à 11h04, nos boîtes mail étaient coupées ».
Suite à cette volte-face, les salariés licenciés ont décidé de contester leurs préavis.
« Indiscutablement, c’est un licenciement collectif. Maintenant, il appartiendra aux instances de le décider, mais en tout cas, c’est en total irrespect de la convention de travail 32bis qui dans le cadre d’une fusion d’entreprises prévoit uniquement deux cas pour des licenciements: en cas de faute grave, ce qui n’est pas le cas, ou, effectivement en cas de restructuration économique, mais qui doit être annoncé à la délégation syndicale, ce qui n’a pas été le cas, et qui doit être affiché, l’entreprise doit également prouver qu’elle a fait tout ce qu’elle pouvait pour reclasser le personnel dont elle souhaite se débarrasser... Bref, rien de tout cela n’a été fait », soutient Eric Doignée, délégué syndical CNE et responsable marketing chez Télépro.
Créé en 1954 à Verviers, Télépro est le deuxième hebdomadaire télé le plus lu en Belgique francophone après Ciné-Télé Revue.
(Aurélie Michel)