Les températures de ces derniers jours impactent directement les vergers de notre région. À cause des températures clémentes de la mi-mars, la vague de froid fait des ravages. Les arboriculteurs sont désemparés, mais parient sur des gelées moins importantes d’ici le mois de juin.
De jeunes pousses de poiriers noircies par le gel... L’image que nous avons filmée dans le verger "De la fleur au fruit" est plutôt rare. Elle est la conséquence de ce qu’on appelle dans le milieu une gelée noire. "Ça arrive lorsque les températures sont très froides et qu’elles sont combinées avec des vents du nord", explique Pierre-Marie Laduron, un arboriculteur "De la fleur au fruit" dans le Pays de Herve.
Sur une de ses parcelles, les températures ont atteint environ -7°C. Même en protégeant les arbres du froid avec des bâches, le verger aurait souffert de ces températures. La preuve en est qu’en dessous de la chapelle du verger, de nombreuses fleurs sont également noires.
Des techniques pour les préserver très énergivores
Pour sauver ces arbres, des techniques existent, très énergivore et pas toujours concluantes lorsqu’on atteint des -7°C. Elles ne rentrent pas du tout dans le cadre écoresponsable que Pierre-Marie a choisi de suivre. "En plus d’être peu écologique, ça coûte très cher. 1 000 euros par nuit par hectare. C’est en dehors de notre budget", indique l’arboriculteur.
Ce qui a contribué à ce désastre, c’est la vague de chaleur de la mi-mars. Sans ça, la nature n’aurait pas pris d’avance, moins de fleurs auraient donc gelé, mais il reste l’espoir. "Les fleurs qui étaient déjà bien sorties sont gelées. Celles qui n’étaient pas trop développées sont encore viables et pourront être fécondées pour donner des fruits", analyse Pierre-Marie Laduron.
La diversification pour contrer les grandes variations de température
Heureusement, Pierre-Marie n’a pas mis tous ses œufs dans le même panier. Son verger est loin d’être une monoculture. Si certains arbres produiront moins cette année, d’autres sont encore prometteurs, si les gelées à venir ne s’avèrent pas trop fortes. Se diversifier, c’est ce qu’ils conseillent à tous les exploitants avec qui il travaille.
C’est le cas au "Potager d’Isalie" à Dison, les 2 sœurs maraîchères ont décidé de planter leurs premiers arbres fruitiers. Plus difficiles à protéger du froid, ceux-ci répondent à une demande des consommateurs. "On est obligé de se diversifier pour attirer les consommateurs qui souhaitent gagner du temps lors de leurs courses", souligne Isabelle Habsch, une des maraîchères du "Potager d’Isalie".
Les grandes variations de température, de plus en plus fréquentes dans nos contrées, mènent la vie dure à ces petits producteurs. Néanmoins, une conviction les fait tenir, celle de donner la possibilité aux consommateurs de ne pas participer à ce dérèglement climatique en leur offrant des produits de qualité. (P.J.)