La Belgique vit actuellement sa première vague de chaleur de 2023. En plein soleil, en centre-ville, la température peut être de 4 à 5 degrés, supérieure à une zone rurale. On parle d’îlots de chaleur urbains. Les routes, les bâtiments, les trottoirs emmagasinent la chaleur du soleil et la restituent la nuit, empêchant l’air de se refroidir.
Alors, chacun cherche l’ombre, souvent des arbres. Et l’ombre n’est pas le seul atout des arbres face aux changements climatiques.
"L’arbre peut être vu comme une machine climatique qui va apporter de la fraîcheur, qui va apporter de la qualité de l’air. C’est utile pour la stabilisation du sol, la régulation des eaux dans le sol... Et puis, aussi une beaucoup plus grande utilité qui est plus culturelle autour de la qualité de vie. Le fait de pouvoir bénéficier d’une biodiversité autour de soi, de pouvoir voir les arbres, ça rend les gens plus heureux. Le fait de pouvoir se connecter à la nature alors qu’on est dans un milieu urbain, c’est vraiment fondamental", soutient Julien Bacq, urbaniste chez Buur.
18% de Verviers bénéficie de l’ombre d’arbres
Cet urbaniste est un des auteurs de l’étude commandée par Verviers « plan canopée » pour effectuer un diagnostic et proposer des actions pour végétaliser davantage la ville.
Premier enseignement : l’indice canopée est de 18%, c’est-à-dire que 18% du territoire communal bénéficie de l’ombre d’un arbre. Il s’agit majoritairement de platanes, de charmes, d’érables et de tilleuls. Des essences indigènes qui résistent plutôt bien aux changements climatiques. Et ça, c’est positif !
Mais la répartition diffère en centre-ville et en périphérie.
"Suite à l’industrialisation de la période lainière, on a énormément industrialisé dans le centre, en bord de Vesdr. C’est un des éléments qui ont mené aux inondations, mais aussi au risque accru d’îlot de chaleur urbain puisque, plus on imperméabilise le sol, plus la température est élevée. Maintenant, on arrive à un moment où on peut inverser cette tendance », indique l’architecte Benjamin Robinson d’Artau.
Par exemple, en replantant dans le lit majeur de la Vesdre, ce qui réduirait le risque d’inondations et permettrait un continuum de plantations entre différents petits parcs pour en maximiser l’effet, là où la population est la plus dense. On le voit: les autres études en cours, notamment post-inondations, ont été prises en compte et semblent converger. Reste à les mettre en oeuvre...
Prolongation du parc Fabiola jusqu’à la piscine
Une enveloppe d’1.600.000 euros a déjà été dégagée pour prolonger le parc Fabiola jusqu’à la piscine, désimperméabiliser son parking et planter des arbres le long des voiries détruites par les inondations qui vont être rénovées.
(Aurélie Michel)