Lors des inondations, de nombreuses personnes semblent avoir aperçu une vague ou une montée des eaux très importante en très peu de temps. Les citoyens expliquent ça par la mauvaise gestion du barrage d’Eupen. Le SPW a transmis quelques chiffres, nous les avons analysés.
Tout au long de la Vesdre, les sinistrés sont encore sous le choc. Un mois après la catastrophe, les discours restent les mêmes, c’est durant la nuit que le pic de la crue a eu lieu. Vers 2h plus exactement. Certains parlent d’une vague ou même de plusieurs, d’autres d’une montée des eaux d’un mètre en quelques minutes.
Pour les sinistrés, c’est sans appel: c’est le barrage d’Eupen qui est arrivé à saturation à ce moment-là. Le SPW, qui le gère, ne souhaite pas répondre à nos questions. Une enquête du parquet de Liège est en cours pour déterminer, entre autres, sa responsabilité dans la catastrophe. Les sinistrés se posent encore beaucoup de questions.
193 m3/s sont alors déversés dans la Vesdre vers 2h du matin
Le SPW a tout de même partagé quelques chiffres au sein d’un communiqué de presse. Il soutient que le barrage a déversé progressivement de l’eau pour ne pas arriver à saturation. Raté, puisqu’il est arrivé proche de la saturation vers 2h du matin. 193 m3/s sont alors déversés dans la Vesdre. À titre de comparaison, le débit moyen de ce cours d’eau est de 12 m3/s. Ce qui a été déversé pendant la nuit par le barrage correspond donc à 16 fois le débit moyen de la Vesdre.
"La police a des caméras de surveillance qui ont filmé ces vagues"
"La police a des caméras de surveillance qui ont filmé ces vagues. Ce n’est pas la même chose d’avoir une inondation qui monte progressivement et une trombe d’eau qui dévale la vallée. Nous devons savoir quel impact cela a eu", souligne la bourgmestre de Verviers. Malheureusement, nous n’avons pas accès à ces vidéos.
Le dernier record enregistré du débit de la Vesdre date de septembre 1998. Il était alors de 275 m3/s entre Pepinster et Chênée. Lors des inondations de juillet, il était de 800 m3/s. Il est important de souligner que le débit de la Hoëgne était de 400 m3/s, alors qu’il ne dépend d’aucun barrage. Même sans le déversement des eaux du barrage, il y aurait donc eu des inondations.
Il est clair que cela a aggravé la situation. À quel point, pourquoi ces personnes n’ont elles pas été évacuées et pourquoi le barrage était rempli à 3/4 avant les fortes pluies ? C’est ce qui reste, entre autres, à déterminer par l’enquête du parquet de Liège qui devrait prendre fin dans quelques mois. (P.J.)