La ministre de la Fonction Publique et des Médias est venue à Liège ce mardi pour parler de l'avenir du paysage médiatique en Belgique francophone. Un des sujets abordés lors de cet entretien a été l'avenir incertain des Médias de Proximité.
Les médias de proximité sont-ils en danger? Mardi soir, Jacqueline Galant a évoqué l'avenir des médias francophones en Belgique. Sa volonté première: faire passer de 12 à 6 le nombre de médias de proximité. "On doit faire des économies à tous les échelons que ce soit. Notamment au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les caisses sont vides. Tout le monde doit faire des économies également les médias de proximité", explique la ministre.
Selon elle, la grande faiblesse des médias de proximité est qu'ils coûtent trop cher alors que des synergies et des fusions pourraient avoir lieu pour réduire les coûts. "Il faut vraiment renforcer des synergies, notamment avec la RTBF, mais pas que. Je pense qu'il faut vraiment travailler avec l'ensemble des médias francophones et donc la presse écrite, mais également le média privé, RTL", explique-t-elle.

Des économies de bouts de chandelle ?
L'argument principal de la ministre est donc qu'il faut faire des économies. Pourtant, le budget annuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles s'élève à près de 15 milliards d'euros. Les 10 millions accordés aux douze médias de proximité semblent être anecdotiques face à cette somme. "Lorsque l'on regarde les subventions qui sont données aux médias, on se rend compte que la RTBF reçoit 350 millions d'euros par an. Et bien nous, à l'échelle de notre média de proximité, une journée de financement de la RTBF finance une année complète d'un média de proximité. C'est vrai que la communauté française n'a plus d'argent. Mais supprimer des médias de proximité, ça ne va pas changer grand-chose", détaille Julien Modave, le directeur général de QU4TRE Liège Média.


Les médias de proximité moins regardés et moins utiles à la population ?
Un autre argument du Mouvement Réformateur est d'affirmer que ces médias de proximité n'ont plus la cote. Pourtant, 600.000 téléspectateurs les regardent quotidiennement. Un récent sondage démontre même que 7 Wallons sur 10 sont intéressés par l'information locale. "Les retours que nous avons au quotidien montrent bien au contraire que nous sommes bel et bien présents dans le paysage. Par exemple, la région de Verviers est passée par des épreuves récemment: le Covid, l'opération antiterroriste, les inondations... Je peux vous dire qu'à ces moments-là, la population revient vers vous en nous disant que nous sommes extrêmement importants”, souligne Urbain Ortmans, le directeur général de VEDIA.
L'information objective, vérifiée et pluraliste en danger à cause d'un combat politique ?
De nombreux journalistes s'inquiètent de la disparition de médias de proximité et de la baisse des subventions accordées à la RTBF. Dans un monde où les extrêmes gagnent du terrain et où l'IA se développe, déforcer les médias qui reçoivent une subvention ne favorise pas une information objective, vérifiée et pluraliste, pourtant essentielle dans ce contexte.
Certains disent que ce qui se cache derrière cette réforme, c'est l'envie de décrocher une victoire politique. S'attaquer à un dossier qui revient régulièrement sur la table mais qui ne trouve jamais d'issue. Mais en voulant forcer certains médias à fusionner et à rationaliser les coûts, c'est au paysage médiatique francophone qu'elle s'attaque. Un paysage qui perd de son pluralisme, de son objectivité et de temps pour vérifier ses informations.
La ministre se montre tout de même rassurante. Sa volonté de départ de réduire de moitié le nombre de médias de proximité semble rencontrer certains obstacles de faisabilité. Dans les couloirs de la négociation, on parle des médias de proximité qui couvrent moins de 20 communes qui vont devoir fusionner avec d'autres mais pour le moment rien n'est sûr. Elle présentera concrètement toutes ces pistes de rationalisation des coûts et de synergies le 27 mai.
(Pierre Jacquet - QU4TRE Liège Média)
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