Charlie Carlier (38 ans) d’Andrimont comparaît détenu devant le tribunal correctionnel de Verviers sous l’accusation d’avoir mis le feu à une poubelle, mais aussi, et c’est bien plus grave, à un immeuble habité au 32 de la rue des Récollets, le 6 décembre dernier. Ce qu’il nie, tout en admettant avoir mis le feu à la poubelle, prétendant que quand il est passé devant l’immeuble en question, celui-ci était déjà en feu. « C’est même moi qui ai prévenu les pompiers occupés avec le feu de poubelle » ose-t-il affirmer. Ce qu’il ne dit pas, c’est qu’il l’a fait 18 minutes après avoir soi disant découvert l’incendie, ce que démontre les images de caméra surveillance. « J’ai hésité parce que j’avais peur qu’on me mette l’incendie sur le dos. »
Son cas s’aggrave quand on sait qu’en 2017, il avait été condamné à 18 mois de prison pour avoir incendié une dizaine de voitures dans le quartier de la place Général Jacques, et une nouvelle fois à 30 mois de prison en 2020 pour avoir bouté le feu à une voiture rue du Panorama.
Pour le ministère public, il ne peut y avoir aucun doute sur l’incendie de l’immeuble « On le voit passer à 3h22 devant l’immeuble dont une fenêtre est ouverte. Puis il disparaît, sans doute en pénétrant dans l’immeuble, ce que ne capte pas la caméra, puis on le retrouve en train de contempler le feu pendant de longues minutes, alors que des gens se trouvent en danger. C’est hallucinant, c’est la 3ème fois qu’on passe à côté d’un drame. Cet homme est dangereux pour la société. » C’est pourquoi il requiert une peine sévère de 7 ans d’emprisonnement.
Mais pour Me Cochart, son avocat, son implication dans l’incendie de l’immeuble ne repose que sur des suppositions, il n’y a aucune preuve matérielle qu’il soit l’auteur des faits. Il demande donc son acquittement au moins au bénéfice du doute pour ce qui est de l’immeuble, et plaide pour une peine avec sursis probatoire pour le feu de poubelle. « Sa pyromanie est une maladie qu’il faut soigner, ainsi que son alcoolisme. » Jugement à quinzaine. (L.B.)