Eric Lejeune, concessionnaire BMW Motos à Dison, a été victime d’un grave accident de moto qui s’était produit le 22 avril … 2007 ! Ce jour là, Eric essaye avec deux copains un prototype moto prêté par l’usine BMW dans les environs de Basse Bodeux. Dans un carrefour, un de ses compagnons fait une touchette, ce qui envoie Eric dans un talus. Les conséquences pour lui sont graves : touché aux vertèbres, il doit être héliporté et sera en incapacité de travail pendant plus d’un an, en gardant une invalidité permanente de 23%.
Pourtant, sa compagnie d’assurances, la Cie Axa, avait refusé de l’indemniser. Elle estimait en effet qu’en déclarant qu’il faisait ce jour là une balade pour essayer les motos, M. Lejeune a fait une fausse déclaration. Il faut savoir que la Cie assure le garage, sauf pour des compétitions. Or il était inscrit pour participer une compétition qui devait avoir lieu un mois plus tard, et il se trouvait précisément sur le trajet d’une spéciale. Donc manifestement, il était en reconnaissance d’une compétition. Plusieurs témoins affirment d’ailleurs que ce jour là, le coin était troublé par diverses reconnaissances faites par des participants à la compétition.
Le dossier connaîtra par la suite de curieuses évolutions. Condamnée en appel d’un procès civil, la Cie est contrainte de verser à Eric la somme rondelette de 275.000 euros, ce qu’elle fera. Mais la décision de la Cour sera cassée par la Cour de cassation en raison d’un défaut de procédure. Et donc Eric est sommé de rendre l’argent, ce qu’il fera aussi. Donc, après 14 ans, Eric n’a toujours pas touché un centime, et le litige est toujours pendant, et son issue dépendait de la décision du tribunal correctionnel de Verviers.
Mais pour Me Frédéric Leroy, l’avocat d’Eric, rien ne prouve que le déplacement d’Eric n’était pas professionnel. La Cie se base sur des rumeurs, des suppositions, des hypothèses. Et notamment sur une interprétation d’un blogueur qui n’était même pas sur place, et dont la publication a été retirée rapidement. Ce blogueur est en outre décédé depuis lors. Il évoque aussi le fait que la Cour d’Appel a déjà tranché en faveur d’Eric, et que le jugement n’a été cassé que pour des motifs de procédure. Il demandait donc son acquittement pur et simple.
Mais le tribunal vient de rendre un verdict défavorable à Eric, estimant qu’il a bien fait une fausse déclaration. S’il ne le sanctionne que d’une simple déclaration de culpabilité, sans condamnation donc, ça veut dire qu’Eric ne touchera pas un sou de l’assurance. (L.B.)