Les agriculteurs sont en colère, de plus en plus. Après leurs actions de l'hiver dernier rien n'a changé. Ils sont prêts à remonter dans leurs tracteurs pour manifester. Une première action a déjà eu lieu hier soir dans le sud de l'arrondissement. Témoignage d'un jeune agriculteur waimerais.
C’était ce dimanche soir, une trentaine d’agriculteurs du sud de l’arrondissement sont sortis, en tracteur, pour aller afficher, une nouvelle fois, leur colère, dans des ronds-points de la région, à Baugnez, à Sourbrodt et à la sortie d’autoroute à Malmedy. Le message est clair. Ils sont prêts. Prêts à remonter au front des actions. Parce que depuis janvier dernier, rien n’a changé pour eux. « C’est vraiment une contestation générale, un ras-le-bol. Ils nous ont promis beaucoup de choses, des promesses, mais il n’y a pas d’actes concrets », témoigne Thomas Steffens, agriculteur à Ondenval, sur la commune de Waimes, producteur laitier, qui vise ici les politiques. « J’ai l’impression qu’on a servi la campagne électorale des politiques, ils ont dit oui sur tout mais ils n’ont rien fait. Jusqu’à présent on a été gentils, pendant lacte 1, en janvier dernier. Mais l’acte 2 ça risque d’être mouvementé. Normalement un tracteur c’est fait pour rouler dans les champs, pas sur les routes. Mais s’il le faut… », prévient le Waimerais, alors qu’en coulisses les différents syndicats agricoles et leurs membres préparent des actions, suivant l’exemple des agriculteurs français qui se mobilisent eux aussi.
« Ici on subit la fièvre catarrhale de plein fouet. C’est une crise qu’on aurait pu éviter si ça avait été géré comme il faut, mais les responsables sanitaires du pays ont fait du n’importe quoi, et tout cela plombe vraiment nos trésoreries. Tout en sachant que le Mercosur, traité transatlantique avec l’Amérique du Sud, est à nos portes, ce qui sera une catastrophe pour nous, mais aussi pour les consommateurs. Et nous dans la région on a les loups, pour ne rien arranger, même si c’est plus régional comme problème. »
« On n’a pas de revenu… »
« Le problème il est financier, on n’a pas de revenu. On a des prix d’il y a trente ans, ça ne peut pas continuer comme ça. Si on veut des jeunes dans les fermes, la base de tout c’est le revenu. C’est malheureux à dire, mais sans les primes on est tous morts. Quand on dit de nous que nous sommes des chasseurs de primes, oui, c’est vrai, mais nous ce qu’on veut c’est pas des primes, ce sont des prix », analyse Thomas, résumant la situation vécue par lui et pas ses collègues du secteur agricole dans l’arrondissement et bien au-delà.