L'enseignement qualifiant est particulièrement touché par les réformes souhaitées par le gouvernement. Des réformes qui passent mal. Chez nous, un piquet de grève était notamment organisé devant l'Institut de la Providence de Herve.
Ce mardi matin, une masse verte et rouge composée d'enseignants et de délégués syndicaux bloquaient l'accès de l'Institut de la Providence de Herve. Une école technique et professionnelle impactée par la réforme voulue par le gouvernement. Dès 2025, les moyens alloués à l'enseignement qualifiant diminueraient de 3%. En ligne de mire notamment : la suppression des 1.300 options (sur les 5.400 options différentes organisées par les écoles) qui comptent moins de 10 élèves et pour lesquelles une offre similaire existe dans un environnement jugé "proche".
Options réduites pour les enfants "qui ne savent pas se déplacer de voiture"
« Il y a toute la question des réseaux qui va se poser derrière, explique Fabien Crutzen, permanent syndical CSC-Enseignement. Si on prend la région de Verviers, on a des écoles qualifiantes qui sont très proches l'une de l'autre, quand on prend Don Bosco Verviers et l'IPES Verviers, il y a des options qui peuvent être redondantes, mais la Constitution prévoit qu'il y a toujours la possibilité du choix du caractère de l'enseignement pour les parents. Cela veut dire que toutes ces questions-là, elles sont sur la table, ils n'osent pas les mettre officiellement. Quand on est dans une zone très rapprochée, ça va, sauf qu'on prend des zones beaucoup plus éloignées les unes des autres. Des enfants qui habitent dans des villages de notre région, n'ont pas spécialement la possibilité de se déplacer facilement avec des transports en commun, pour se rendre à Herve ou Verviers ou dans des écoles décentrées comme Welkenraedt ou Malmedy. Et donc cela veut dire qu'on va supprimer des possibilités pour des familles qui n'ont pas les moyens de se déplacer en voiture".
« Les parents ne comprennent pas toujours. Ils pensent que les enseignants sont toujours en grève, mais je pense que les parents vont aussi être pénalisés parce qu'ils vont devoir mettre leurs enfants dans des internats, car ils vont devoir aller dans des écoles beaucoup plus lointaines. Donc, du coup, on fait grève aussi pour eux, pour nous. Tout le monde ne comprend pas ça », signale Alexandre Coribello, enseignant en technique et pratique hôtellerie.
Arrêt des septièmes techniques
Autre mesure qui passe mal, la fermeture des 7ème techniques de qualification et de certaines 7ème professionnelle.
L'orientation des élèves majeurs, en décrochage scolaire, vers l'enseignement pour adultes, comme la promotion sociale, met aussi en colère le secteur.
Les enseignants le rappellent : ils ne forment pas seulement de futurs travailleurs, ils forment aussi et surtout les citoyens de demain.