Le 8 août dernier, vers 3h du matin, un appartement situé dans un immeuble de la rue de l’Industrie à Dison, est en flammes. Les pompiers, arrivés rapidement sur place, découvrent un matelas en feu ainsi qu’un autre foyer d’incendie. Un témoin, qui déclare s’être présenté à l’appartement à cause de troubles de voisinage fréquents, dit avoir vu le matelas en feu, et surtout être tombé nez à nez avec un homme en train de s’enfuir. Il a d’ailleurs tenté de le retenir, mais n’a réussi qu’à lui arracher son sac à dos. Mais il l’a formellement identifié sur photo.
Cet homme, c’est Anis Fila, un Algérien de 32 ans en séjour illégal en Belgique depuis… 7 ans !
Devant le tribunal correctionnel, où il est poursuivi pour incendie volontaire d’un immeuble habité, la nuit, nie tout, malgré le fait qu’un ami a déclaré qu’il s’était vanté d’avoir mis le feu à une maison, que son habillement correspond à la description faite par le témoin, et que son sac à dos a été identifié comme étant le sien par son hébergeur. Il se défend en tenant des versions de sa trajectoire cette nuit là très nébuleuses.
Il est également poursuivi pour avoir porté des coups de ciseaux lors d’une bagarre avec un autre homme. « Oui, on s’est bagarré, mais c’est lui qui m’a frappé le premier et je me suis défendu. Je n’avais pas de ciseaux, les traces de coup sont peut-être dus à une grosse bague que je portais »
Pour Mme Herman, ministère public, on a est passé près d’une grosse catastrophe, car l’immeuble était habité par plusieurs personnes, et la maison est inhabitable. Pour elle, il ne peut y avoir aucun doute. Elle réclame 6 ans de prison pour l’incendie, plus 2 ans pour les coups de ciseaux.
Mais le doute, c’est précisément ce que plaide Me Fadeur, et donc son acquittement. Pour lui, il y a des éléments qui font douter. Ainsi, on n’a pas vérifié son alibi lorsqu’il dit qu’il était au café au moment de l’incendie. Il y a des différences dans la description de son habillement, et on n’a pas procédé à une analyse ADN pour voir s’il était oui ou non propriétaire du sac à dos. Quant à la bagarre, on n’a jamais retrouvé les ciseaux.
Jugement le 21 janvier (L.B.)