Blessées, mordues , anéanties, nos villes et communes que nous aimons tant se sont réveillées ce matin d’un cauchemar qui malheureusement n’en finit pas.
Voici Dolhain: la Vesdre a ravagé son centre . Le pont a été défiguré par la violence des flots. Plus loin, la passerelle , dont on était si fier, n’a pas pu résister à tant de brutalité. Et derrière les les murs lézardés, ils y a les femmes et les hommes. Ce sont des scènes de guerre . Une sale bataille , à armes inégales, perdue contre le tumulte des flots. Mais regardez, vous les apercevez: ils se sont levés ce matin plein de courage pour déblayer leur ville. Et demain viendra le temps de la reconstruction. Vu de si haut, ils sont comme des dizaines de fourmis , opiniâtres, déterminées, qui ne cèdent pas devant les éléments.
Voici Verviers: la trémille est comme une rude balâfre qui coupe le paysage . Cette Vesdre que Victor Hugo aimait tant et qui a fait la richesse de la ville, la voilà qui s’est, en quelques heures, retournée sauvagement contre elle. Tout n’est que chaos. Règne un climat d’hébétude, comme si on refusait encore d’y croire. N’a-t-on pas payé assez de prix ces dernières années? Détritus, containers, voitures sont autant de ponctuation du territoire, avec des espaces qu’on ne reconnait plus.
Sur la place du martyr, Chapuis, qui a connu tant d’épreuves, reste stoîque face à la longue cohorte de carcasses de voitures qui jonchent le sol. La place n’est plus qu’un tapis de gadoue, signature de ce qui a été perpétré.
Voici Pepinster: les mots nous manquent face à cette vue de la ville …. On ne sait plus qui est l’eau, qui est la terre. C’est comme un immense marais qui montre à quel point la cité a souffert ces dernièrs jours. Les ponts essayent, dans un dernier sursaut, d’émerger encore, mais on les reconnait plus aux détritus qu’ils retiennent que par leur structure de pierre ou de béton. Les Pépins auront payé un rterrible tribut à cette crue sans limites.
Les maisons semblent encore assommées par ce qu’elles ont vécu: certaines n’ont pas tenu, d’autres ont vu leurs façades s’écrouler. Et sous leur toits, combien de destins durement touchés.
En remontant la Hoêgne, voici Theux. Quelques heures ont suffi , à peine l’eau retirée, pour que les citoyens partent au combat. Mais les stigmates sont bel et bien là . La Place du Perron, une nouvelle fois malmenée , cela nous rappelle d’autres souvenirs, les maisons sur les berges, les jardins disparus, et le pont, frappé sans relâche et qui a pourtant tenu.
C’est toute notre région , nos communes, qui ont changé de visage. Voici venu le temps du deuil. Le sort a frappé si durement. Mais qu’il le sache bien. Ces terres en ont vu d’autres. Nous finissons toujours par nous relever.