La station scientifique de Mont Rigi fête ses 100 ans. Un siècle de recherches tous azimuts mais aussi de combats menés par des scientifiques, amoureux des Hautes Fagnes, dans un seul et unique objectif protéger cet écosystème unique en Belgique. Focus sur trois chercheurs d'exception!
En un siècle d’existence, la station scientifique de Mont Rigi en aura vu passer du monde. Parmi toutes les personnalités qui ont marqué son histoire, nous sommes allés sur les traces laissées par trois d’entre elles; trois scientifiques qui ont noué avec cette terre singulière des liens profonds. Le premier s’appelle Léon Fredericq, professeur de physiologie à l’université de Liège, amoureux des Hautes Fagnes. Il est à l’origine de la station construite en 1924 mais il fut aussi le premier à mettre en exergue la spécificité des milieux fagnards et à militer pour leur sauvegarde. Un de ses lieux de prédilection était la Fontaine Périgny pas loin de la Baraque Michel. Serge Nekrassoff, historien et directeur adjoint de la station scientifique nous explique pourquoi :
Léon Fredericq, c'est un naturaliste. Il est aussi botaniste. Et au milieu des années 20', il vient ici chaque année pour essayer de trouver des pieds de Pseudorchis blanc. C'est une espèce qui a totalement disparu aujourd'hui et qui était déjà rare à l'époque. Aussi chaque année, il venait voir si les pieds d'orchis étaient toujours à leur place. S'il y en avait plus ou moins...et pour être bien sûr que c'était ceux-là qu'il comptabilisait il reprenait sur une petite carte la distance entre chaque pied et cette distance était mesurée non pas avec un mètre mais avec sa canne. Malheureusement, on ne connaît pas la longueur de sa canne.
Le second est le professeur Raymond Bouillenne. Il joue un rôle majeur dans la fondation de la station scientifique dont il sera dès 1947 le second directeur après Léon Fredericq. C’est sous son impulsion que la réserve naturelle voit le jour 10 ans plus tard. Professeur de botanique, il est aussi archéologue à ses heures et retournera la tourbe au lieu-dit Beaulou pas loin de la Fagne de la Poleûr afin de découvrir les mystères de ces drôles de dépressions circulaires connues aujourd'hui sous le nom de lithalses.
Dernier mousquetaire a avoir marqué l’histoire récente de la station, le professeur Maurice Streel. Adolescent déjà, il venait à la station. Professeur à l’Université de Liège aujourd’hui retraité, il a surtout travaillé à la cartographie de la végétation des milieux fagnards et de fil en aiguille oeuvré à leur protection.
Ces trois personnalités attachantes parmi d’autres ont su fédérer et convaincre. Leurs recherches et leurs travaux ont permis d’engranger des connaissances sur l’histoire des paysages, des hommes qui les ont façonnés mais aussi sur les espèces végétales et animales extraordinaires qui les peuplent. Passionnés, ils ont été chacun à leur manière d’ardents défenseurs de cet écosystème unique en Belgique pour les générations d’hier, d’aujourd’hui et de demain!
Ce samedi 24 août si vous voulez en savoir davantage la station scientifique des Hautes Fagnes vous accueille dès 9H15 pour une journée découverte où s'enchaineront exposé, atelier et randonnée naturaliste sur les traces des premiers chercheurs de la station. Cette activité s’inscrit dans le cadre du centième anniversaire de la station scientifique des Hautes Fagnes de Université de Liège avec le concours de l’asbl Haute Ardenne.
Information : https://www.sshf.uliege.be/cms/c_12876596/fr/journee-naturaliste-en-hautes-fagnes?id=c_12876596