Un couple de retraités tués par CO à Andrimont : qui est responsable ?

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12 ans de prison réclamés pour des faits abjects commis sur des enfants en bas âge

Trois personnes sont poursuivies devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire d’un couple vivant à Andrimont. Mais les prévenus se rejettent la balle de la faute, si faute il y a.

C’est un terrible drame qui s’est produit le 27 novembre 2021 à Andrimont, dans une habitation de la rue Sous-le-Château : on découvrait les corps sans vie d’un couple de retraités. Manifestement victimes du tueur silencieux, le monoxyde de carbone, ainsi que l’ont très vite détecté les appareils des pompiers. Mais comment expliquer ce drame, alors que la chaudière venait d’être remplacée, moins de trois mois auparavant ?

Un sas infranchissable

Pour le ministère public, au cours d’un procès qui a nécessité deux audiences entières du tribunal correctionnel, pas de doute possible : c’est l’installation de la chaudière qui est en cause. Pour faire simple, disons que l’orifice de la cheminée se trouvait trop bas par rapport au tuyau fixe de la chaudière, qu’il a fallu raccorder par un flexible, soutenu par une simple planche en bois trouvée sur place. Mais celle-ci, trop courte, a dû bouger, provoquant un coude dans lequel s’est accumulée de l’eau formant un sas devenu infranchissable par le gaz évacué par la chaudière. Les pompiers ont mesuré qu’il ne fallait qu’une minute pour que l’air soit saturé en monoxyde de carbone, ce fameux gaz toxique surnommé  « le tueur silencieux ».

Un choix hasardeux et... mortel !

La faute à qui ? Trois personnes sont poursuivies devant le tribunal correctionnel, ainsi que la société qui a installé la chaudière, du chef d’homicide involontaire par défaut de prévoyance et de précaution : le gérant de la société, le réviseur des travaux, ou le chef d’équipe ? Très rapidement, M. Lelotte écarte le gérant de la société, qui ne s’occupait que de l’administratif et du commercial. Mais met en cause le réviseur, Roger (nom d’emprunt) 45 ans, qui selon un témoignage aurait eu l’idée de la planche de bois et certifié que celle-ci était correctement placée et stable. « Du bricolage, une solution boiteuse et un choix hasardeux qui s’est avéré mortel. Il existait pourtant d’autres solutions, mais qui nécessitait des travaux plus importants et donc du temps, alors que la société était sous pression, devant remplacer quelque 200 chaudières suite aux inondations de l’été 2021 ». Il accuse également Damien (idem) l’ouvrier chef d’équipe qui aurait mal réalisé le travail. Il réclame six mois de prison et 800 euros d’amende pour eux, et 12.000 euros d’amende pour la société, moralement responsable.

Acquittements réclamés

Bien sûr, la défense n’est pas d’accord avec ça. Les avocats des deux prévenus restant en cause se renvoient la balle. « La solution trouvée par Roger était bonne, c’est la mise en place qui n’était pas correcte » dira son avocate tandis que Me Wynants qui la seconde estime caricatural de parler de bricolage. Mais l’avocat de Damien, M. B. Thomas estime que c’était le rôle de Roger de vérifier le travail, effectué en fait par deux stagiaires, et non à son client, qui n’avait que trois ans d’expérience et avait été bombardé chef d’équipe. Ils réclament donc leur acquittement. Jugement dans un mois.


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