C’est un scénario digne du film » la Guerre des Rose » qu’avaient évoqué les différentes parties au procès qui a sévi au sein d’un couple qui vit dans un château de Charneux (Herve). Au point que l’épouse en arrive à attenter à la vie de son mari en l’empoisonnant ?
C’était le cas à trancher par le tribunal correctionnel de Verviers, où l’épouse était poursuivie pour tentative d’empoisonnement de son mari, en 2021. La défense avait insinué un fort doute sur cette affaire nébuleuse, mais le tribunal s’est prononcé pour l’affirmative, condamnant l’épouse à un an de prison avec sursis.
Christiane et Albert (prénoms d’emprunt) vivaient sur un grand pied, paraît-il, dans un château de Charneux. Lui roule en Maserati, elle en Porsche. Albert est le riche propriétaire de plusieurs entreprises florissantes Ils sont mariés depuis 2007, mais en 2019, le couple explose. Et c’est à ce moment que se déclare ce qu’appellera un avocat une véritable guerre des Rose. Le mari tient des propos blessants et dénigrants envers sa femme qu’il met sous pression et harcèle en créant incidents sur incidents, selon la défense de Christiane. Laquelle s’aperçoit alors qu’elle n’est pas la propriétaire de l’appartement à Knokke ni de la Porsche que son mari était censé lui avoir offerts, les véritables propriétaires étant des sociétés appartenant à son mari.
Le 17 avril 2021, Albert s’empare d’un verre d’eau qui traîne dans la cuisine et le boit. Un peu plus tard, il commence à se sentir mal, ce qui ne l’empêche pas de prendre le volant de sa voiture, avec laquelle il a un accident, sans doute après s’être endormi. Il mettra deux jours à se remettre de son malaise. Quatre jours plus tard, Albert dépose plainte contre sa femme qu’il suspecte d’avoir mis du Témesta dans le verre. Comment peut-il le savoir ? Par une confidence de la femme d’ouvrage à qui Christiane aurait confié « avoir mis quelque chose dans le verre « afin qu’il ressente ce que ça me fait de prendre des médicaments ». Propos qu’elle niera avoir tenu, mais qui seront confirmés par la femme d’ouvrage, précisant même que ce quelque chose était du Témesta.
Christiane était donc poursuivie devant le tribunal correctionnel pour tentative d’empoisonnement, où elle n’était pas présente mais représentée par deux avocats, Me Chiurilli et Me Piron, qui réclamaient son acquittement en évoquant le contexte conflictuel et toxique dans lequel vivait le couple. Pour eux, c’est une affaire montée de toute pièce par le mari, qui a bien pu avoir acheté lé témoignage de la femme d’ouvrage après avoir étranglé financièrement son épouse. On ne sait pas à qui était destiné le verre d’eau, et encore moins que c’est Christiane qui y a mis du Témesta, si d’ailleurs Témesta il y avait, rien ne le prouve. La défense demandait donc l’acquittement de Christiane au moins au bénéfice du doute.
Mais le tribunal n’a pas suivi cette ligne de conduite, estimant la prévention établie. Il a donc condamné Christiane à un an de prison avec sursis.