C’est un exploit hors du commun réalisé par Philippe Dumonceau. Complètement aveugle, le Liégeois de 54 ans a gravi le Kilimandjaro avec 7 guides. Parmi eux, il y avait Pierre Zinzen, un Ensivalois de 69 ans qui prouve que tout est possible grâce au mental.
De son appartement sur les hauteurs de Liège au sommet du Kilimandjaro, Philippe Dumonceau adore l’altitude. Pourtant, il ne peut pas profiter des paysages. Mais son handicap ne l’empêche pas de viser haut. À 54 ans, le Liégeois revient d’un des défis les plus éblouissants de sa vie : atteindre le toit de l’Afrique culminant à 5895 mètres. « Il y a beaucoup de fierté et je suis surtout content que tout le monde y soit arrivé. Je m’étais dit que si je n’y arrivais pas pour telle ou telle raison, ma récompense serait d’avoir emmené 8 amis dans ce projet un peu fou. On a déployé le drapeau belge et tanzanien au sommet mais on n’est pas resté longtemps parce qu’il faisait - 10 degrés », raconte le protagoniste à l’origine de l’aventure.
Un défi lancé il y a 20 ans à Katmandou
Touché par la maladie de Leber depuis l’âge de 20 ans, Philippe Dumonceau a continué à vivre par le sport. Après s’être mis à la randonnée au Maroc ou encore dans les Alpes, C’est en 2004 qu’il se lance le défi de monter à 6500 mètres sur la chaîne de l’Himalaya au Népal. « Il y a 20 ans, j’ai eu la chance de faire un sommet himalayen à 6500 mètres d’altitude et avec mes amis. Et quand on a fait la fête à Katmandou, je me suis dit que 20 ans plus tard on gravirait le Kilimandjaro », détaille Philippe Dumonceau.
« Je ne m’attendais pas à ce que ce soit si difficile »
Avec Laurent Victoor, un autre malvoyant, ils ont pu compter sur une bande de 24 sherpas et 7 amis guides. Parmi eux, il y avait Pierre Zinzen, un Ensivalois de 69 ans qui n’a pas hésité une seule seconde à prendre part à l’aventure. « On se décide sur un coup de tête comme ça. On avait déjà grimpé plusieurs sommets donc on savait dans quoi on s’engageait. Je m’attendais à ce que ce soit difficile mais pas autant que ça. En tant que guide, on les soutenait, on leur indiquait où ils devaient mettre leurs pieds. On ne peut vraiment pas se permettre la moindre erreur parce qu’on est passé dans des endroits dangereux et eux ils ne voient pas le danger », précise le guide ensivalois qui connaît Philippe Dumonceau depuis plus de 30 ans.
« montrer que même quand on n’a pas la vue, on peut réaliser nos rêves »
C’est ce mercredi 16 octobre à 6h35, au bout de 7 jours d’ascension que le groupe a atteint le toit de l’Afrique. Chacun a profité du moment à sa manière. Mais ils reviennent tous avec le goût d’une superbe aventure humaine. « C’est une leçon de vie extraordinaire pour tout le monde. Fermez vos yeux et marchez simplement, vous verrez les difficultés. Alors imaginez-les, dans la montagne inaccessible … C’était impressionnant », ajoute Pierre Zinzen. « Je voulais montrer que même quand on n’a pas la vue, on peut réaliser nos rêves, le tout c’est d’avoir le mental. Si je peux susciter des vocations, c’est la plus belle des victoires », conclut Philippe Dumonceau qui n’est pas encore totalement rassasié. Il est déjà en train de planifier un voyage pour l’année prochaine, dans les montagnes de l’Atlas au Maroc.