Nos anciennes boîtes aux lettres en fonte rouge subissent cette semaine un sacré lifting. En effet, la ville de Verviers a décidé de leur rendre leur éclat d’antan grâce à une opération de restauration et de rénovation menée avec Bpost. Une opération de sauvetage du petit patrimoine public aux parfums de nostalgie qui en appelle peut-être d’autres.
A Verviers, on les trouve encore ça et là, aux coins des rues ou sur les trottoirs. Souvent, elles ont pris la couleur du temps, rongée par la rouille et mangée par la mousse. Pourtant à y regarder de plus près, elles sont toujours bel et bien en service. Elles, ce sont ces fameuses boîtes aux lettres rouges fabriquées à Liège dès la fin du 19e siècle dans les ateliers de la fonderie Réquilé. Ces bornes postales de style néo-classique font depuis quelques jours l’objet de toutes les attentions puisqu’elles sont en passe de subir une véritable cure de jouvence grâce à l’intervention d’une société privée de nettoyage.
"On nettoie, nous explique Robert Lognoul, l’ouvrier responsable du chantier. Il y a quelques couches de peinture qui se sont superposées au cours des années. Donc on doit enlever ces couches; et sabler pour enlever tout ça et retrouver le lettrage parce que sur les anciennes boîtes on ne voit pratiquement plus le lettrage tellement il y a eu des couches et des couches. Maintenant, elles seront beaucoup plus belles. Les voisins seront contents!"
Sur l’ensemble du territoire belge, ce ne sont pas moins de 10.000 boîtes aux lettres qui feront l’objet d’une restauration. Chez nous, ce projet était bien dans les cartons de la ville mais celle-ci n’étant pas propriétaire elle ne pouvait mener cette opération de sauvetage sans le feu vert de BPost qui au final finance les travaux.
"C’est d’abord une volonté depuis un certain temps, nous confie Jean-François Chefneux, Echevin de la Culture et du Patrimoine public, d’identifier les éléments du petit patrimoine que l’on peut essayer de protéger nous même ou les propriétaires privés. Parmi les éléments de patrimoine, on avait identifié les boîtes aux lettres. On sait que ces boîtes avaient d’ailleurs été identifiées par les citoyens en nous disant est-ce que vous ne pourriez pas essayer de protéger ces éléments-là. Alors on est rentré en contact avec le propriétaire Bpost et là les volontés communes se sont rencontrées puisque Bpost avait bien l’intention de mener une campagne de restauration et de rénovation de ces éléments de patrimoine et ils ont embrayé tout de suite sur la demande verviétoise."
A côté des bâtiments plus prestigieux, ce petit patrimoine mérite lui aussi toute notre attention; comme nous le confirme l’échevin verviétois :
" Oui, c’est essentiel. Ce sont ces petits détails sur lesquels on oublie parfois de poser le regard mais dès que vous levez les yeux, dès que vous prenez un peu le temps de vous balader; vous vous rendez compte qu’un territoire, qu’une ville est jalonnée de petits signes, de petits indices, de petites choses qui rapellent un moment, une période de l’histoire, une pratique oubliée, passée, arrêtée et donc ça c’est ce qui fait un moment donné l’amour d’un territoire, d’un bout de terrain; et donc on doit vraiment être attentifs à côté des rénovations patrimoniales importantes à préserver ces petits éléments. Maintenant c’est compliqué, parce que les petits éléments de patrimoine public ou privé la plupart du temps ne sont pas propriété de la ville. Ce sont des éléments qui sont propriété de tiers et donc il faut que l’on trouve la manière de sensibiliser et de mobiliser tous les acteurs concernés pour préserver ces petits éléments-là."
A Verviers, ce donc sept anciennes bornes postales qui devraient d’ici peu retrouver une nouvelle jeunesse. D’autres éléments du petit patrimoine comme des plaques de rues, des balcons ou encore des portes ou portails pourraient être restaurés et rendre au passage de l’attrait à une ville qui n’en manque pourtant pas! (Abi)