Un vent de réforme souffle sur la fonction publique locale, sur les règles qui régissent les travailleurs des communes notamment. Le gouvernement wallon vient d’adopter un plan d’action. Mais le fonctionnement et le financement des communes et des provinces sont aussi remis en question. Nous faisons le point dans ce Coeur du Débat avec Christophe Collignon (Ministre wallon des Pouvoirs locaux), Charles Havard (Président des Directeurs généraux des communes pour la Province de Liège), Valérie Dejardin (Bourgmestre de Limbourg) et Marc Drouguet (Bourgmestre de Herve). Nos communes et nos CPAS: 76.000 emplois Nos communes et nos CPAS peinent à recruter. La fonction publique locale attire moins. La faute, peut-être à des règles trop strictes? Celles-ci datent d’il y a plus de 20 ans. Or, nos administrations locales sont d’importantes pourvoyeuses d’emploi. En Wallonie, les communes et CPAS emploient plus de 76.000 agents. Parmi eux, seulement 16,1% sont nommés. Pour davantage de souplesses et faute de moyens, les communes ont arrêté de nommer des agents. Il faut dire que le coût des pensions des agents explose. Il devrait tripler en 5 ans. Autre problème : comme il n’y a plus assez d’agents nommés, leurs cotisations ne suffisent plus à financer les retraites. Une cotisation, dite de responsabilisation, a donc été mis en place par le fédéral pour assurer la survie du système : elle équivalait à 100 millions l’an dernier, 5 ans plus tard, elle devrait être de 292 millions d’euros. Les autres niveaux décident, les communes paient l’addition Pour ne rien arranger, de nombreuses décisions prises à d’autres niveaux de pouvoir impactent de plus en plus les communes. L’Union des villes et des communes estime ce surcoût à 327 millions d’euros en 2022. C’est énorme. Le covid, les indexations de salaires, la flambée des énergies et le coût des matériaux qui a grimpé de 25% vont encore davantage grever le budget des communes. Un déficit de 195 millions d’euros en 2022 pour les communes Bref, les finances de nos communes sont dans le rouge. Le déficit total pour 2022 est estimé par Belfius à 195 millions d’euros l’an passé. Le gouvernement wallon a débloqué des fonds pour les aider à passer le cap. Mais que faire à long terme ? Des changements structurels s’imposent. Une simplification administrative aiderait sans doute les communes. Certains parlent aussi de fusionner des entités. Sous le seuil de 12.000 habitants, les charges financières seraient trop lourdes à porter pour une seule commune. On parle aussi de supracommunalité. On ne fusionne pas, mais on travaille ensemble, comme pour la police ou les pompiers, par exemple. (Au.M.)