Ce samedi 4 février, c’est la journée mondiale contre le cancer. Ces 30 dernières années, 185.000 personnes supplémentaires ont pu survivre au cancer. Quels sont les progrès en termes de traitements? En termes de prévention? Que peut-on faire pour limiter les risques de développer un cancer? Quand aller consulter? Tentatives de réponse dans ce Complément d’infos avec Annelore Barbeaux, oncologue au CHR Verviers. En Europe, 4 cancers sur 10 pourraient être évités. Notamment par la prévention. Les dépistages sont particulièrement efficaces dans les cancers du sein, du côlon et du col utérin. Comment et quand se faire dépister? *Cancer du sein: 10.000 nouveaux cas de cancer du sein sont détectés chaque année. On effectue une mammographie minimum tous les 5 ans à partir de 50 ans. Si notre mère a eu un cancer du sein, on débute cette surveillance 10 ans avant l’âge où il s’est déclaré chez notre maman. On prend aussi l’habitude de s’auto-examiner régulièrement ses seins. Si on a un nouveau diagnostic de cancer du sein, il faut aller vers une clinique du sein agréée pour se faire opérer et son traitement. *Cancer du col utérin: il n’y a pas de convocation systématique en Wallonie contrairement à la Flandres. Trop peu de femmes réalisent un frottis régulier (au minimum tous les 3 ans) de dépistage chez leur gynécologue. La maladie atteint encore 700 femmes annuellement en Belgique avec un risque de mortalité associé de 60 %. *Cancer du colon: grâce à un kit de dépistage, on prélève un échantillon de selles à son domicile puis renvoyé par la poste. Dans celui-ci sera recherché du sang occulte, invisible à l’oeil nu. Ce prélèvement est à effectuer tous les deux ans, entre 50 et 74 ans. "Chaque personne est acteur de sa santé et doit prendre soin de soi", explique Annelore Barbeaux, oncologue au Centre hospitalier régional de Verviers. Comment diminuer le risque par son hygiène de vie? *L’alcool: "On sous-estime les effets néfastes de l’alcool, selon Annelore Barbeaux. On a tendance à promouvoir l’alcool, y compris chez les jeunes. On ne se rend pas compte comment ces jeunes prennent alors l’habitude de boire et on continue au fil des années. Les effets se manifestent sur le cancer ORL, sur le cancer de l’oesophage. Pour le cancer du sein, l’alcool est un facteur énorme. Cela ne veut pas dire qu’on ne peut jamais boire un verre, mais il faut faire attention de ne pas boire tous les jours et, en tout cas, pas plus d’un verre par jour. Les alcools forts sont plus à risque et la quantité augmente le risque". *La cigarette et le cannabis augmentent tous les deux le risque du cancer du poumon, de la vessie ou ORL. *Le sport diminue de 25% les chances d’avoir un cancer. "Le Belge est en général trop sédentaire et accumule de la masse graisseuse. Ce climat de surcharge en poids est très néfaste au niveau du climat hormonal et peut provoquer des cancers. Le fait de bouger diminue la fatigue, augmente le moral et la masse musculaire et diminue toute cette surcharge graisseuse qui est néfaste. Donc l’activité physique peut prévenir énormément de cancers. Il vaut mieux choisir un sport qu’on aime. Des parents et grands-parents peuvent aller ensemble marcher, faire un peu de vélo, nager. Les cours de pilates sont excellents en prévention du cancer". *"Au niveau de l’alimentation, on a tendance à manger trop de graisses d’origine animale. On doit privilégier les graisses végétales, suivre plutôt le régime méditerranéen avec beaucoup de fruits et de légumes. Il est conseillé aussi d’éviter les aliments raffinés, hyper préparés, plutôt essayer de cuisiner soi-même", soutient l’oncologue verviétoise. (Aurélie Michel)