Cette semaine, la rédaction a choisi de revenir sur le drame qui s’est déroulé au rallye du Condroz le week-end dernier: une sortie de route d’un des concurrents qui a fait deux jeunes victimes. Les rallyes, doivent-ils encore traverser les villages? Ce drame aurait-il pu être évité? Cette discipline sportive est-elle dangereuse par définition? Quel avenir pour le rallye en Belgique? "Un manque d’adhérence" Pour faire le point toutes ces questions, nous avons avec nous sur le plateau le Stavelotain Marc Duez, ancien pilote de rallye et de circuit et actuellement coach au RACB National Team, le royal automobile club de Belgique. Pour lui, c’est une série de circonstances qui se sont additionnées: "Dans cette boucle, il a commencé à pleuvoir. L’adhérence est différente quand il pleut. Les concurrents passaient pour la troisième fois à cet endroit, ils le connaissaient très bien. Les concurrents connaissaient le rallye du Condroz, ils l’avaient déjà fait, explique Marc Duez. Les voitures vont très vite, mais elles sont domptées par des pilotes qui ont le mode d’emploi pour les maîtriser. Ici, cette voiture a perdu de l’adhérence à un endroit où il n’y avait normalement aucun spectateur. C’est vraiment un drame. Quand on est dans un rallye, on ne se met pas tout seul au même endroit que si on est plusieurs". "On ne peut pas mettre un steward par spectateur" N’est-ce pas le rôle des stewards et des commissaires de contrôler l’endroit où se trouvent les spectateurs? "Oui, c’est leurs rôles, mais on ne peut pas mettre un steward par spectateur. Vous savez, ils n’arrêtent pas de guider les spectateurs. Ils font leur job, mais à un moment, ils ont été dépassés par les événements puisqu’il y avait de plus en plus de personnes qui ne se laissaient pas dire, qui se foutaient de leurs ordres... C’est difficile à gérer". "Quatre voitures vérifient tout le parcours avant le départ de la course" "Il y a un cahier des charges très précis à respecter au niveau de la sécurité pour organiser une course. Tous les parcours sont vérifiés des semaines avant et 15 minutes avant la première voiture, le bourgmestre, la police et un responsable sécurité du RACB vérifie les conditions de sécurité et après cela, il y a encore 3 voitures de sécurité: la triple zéro, la double zéro et la voiture zéro qui est déjà une voiture de rallye et qui vient à une vitesse qui correspond à celle que les voitures de rallye vont adopter. Donc, tout est préparé. Les voitures des concurrents ont des caméras. Lors de cet incident, les caméras ont été confisquées. Et il faut savoir aussi qu’entre la voiture zéro et la voiture numéro 1, il n’y avait pas de spectateur. Et après, les spectateurs sont venus. Donc les gens qui ont vérifié que la spéciale était en ordre de départ ont pris leurs responsabilités, mais après le public a changé de place et cela se passe souvent en rallye", précise Marc Duez. (Aurélie Michel)