31 jours sans aucune goutte de pluie. Des orages violents. Plus loin, de gigantesques feux de forêt au Canada ou des records de chaleur en Sibérie avec plus de 40 C°. Des vagues de chaleur et sécheresses qui se répètent, partout en Europe. Les événements climatiques se multiplient. Ils ont un impact sur nos ressources en eau. Certains s’inquiètent d’une future "guerre de l’eau"? Est-ce un risque réel? Comment arbitrer entre les différents besoins: ceux des agriculteurs, le tourisme, l’industrie, l’énergie et la biodiversité. etc? Comment éviter que nos nappes phréatiques s’épuisent? Le niveau de nos nappes phréatiques diminue lentement Pour faire le point sur cet enjeu majeur: notre eau, nous recevons cette fois dans Complément d’info, Serge Brouyère, hydrogéologue et chargé de cours à l’Université de Liège: "En Wallonie, nos ressources en eau sont suffisantes et se portent bien, mais sur 20 ans, on observe que le niveau de nos nappes phréatiques diminue lentement, explique Serge Brouyère. En parallèle, les niveaux de nos rivières qui sont alimentées par ces eaux souterraines, les débits ont tendance à baisser de manière importante. C’est inquiétant sur la durée, sur les 20 ou 40 ans à venir, parce que si on maintient cette diminution, on va aller vers des problèmes en termes de ressources". "Ce qui serait plus pénalisant que les changements climatiques, ce serait que la demande soit en augmentation, en particulier en été, lors des périodes de sécheresse, lorsque c’est critique pour les cultures, qu’elles sont en stress hydrique. A l’heure actuelle, l’irrigation agricole en Wallonie n’est pas très répandue, mais cela se développe. Cela deviendra une demande supplémentaire sur la ressource avec des demandes de forages". Mieux utiliser l’eau "On peut utiliser des eaux non-potables, par exemple qui sortent d’une station d’épuration, dans les industries pour refroidir ou laver, comme en agriculture, détaille Serge Brouyère. On travaille sur un projet qui étudie la possibilité de récupérer des eaux de grandes surfaces comme l’aéroport ou des centres commerciaux, la traiter puis la réinjecter dans les nappes phréatiques". (Aurélie Michel)