Alain Barbier, le chef de corps de la Zone de police Vesdre est notre invité ce mardi dans Contrechamp. Il reviendra sur le bilan de la criminalité 2022 présenté ce lundi à la presse. S’il est relativement bon, il reconnaît que des points noirs subsistent et doivent être améliorés. Tout comme le respect des citoyens envers les forces de police ou les services de secours. De plus en plus souvent, victimes d’agressions. Audrey Degrange lui a donc demandé son sentiment sur l’humeur de la population à l’heure actuelle. « L’humeur de la population aujourd’hui, elle est tendue, note Alain Barbier. On a une population qui n’écoute plus. Que ce soit la police, les pompiers ou les ambulanciers. Et donc, elle va aller assez loin dans son reproche, dans ses revendications parfois sans savoir ce qu’il s’est passé. Il n’y a plus la confiance en la police, les pompiers ou les ambulanciers. C’est plutôt de la défiance en disant « mais qu’est-ce que vous faites, est-ce que vous êtes sûrs que c’est bien ? » Et pour ça, je suis heureux qu’on ait acquis des bodycams. Ce qui va permettre pour nous de voir exactement ce qu’il se passe et éventuellement, en accord avec le Parquet, poursuive les personnes qui auraient des comportements déviants vis-à-vis de la police, des pompiers et ambulanciers. Si on est sur place, on n’hésitera pas à filmer.» Regrettable d’en arriver à un tel dispositif ? « Oui, c’est regrettable. J’étais il y a deux semaines, au Conseil de l’Europe à Strasbourg pour parler des violences policières ou de l’usage de la violence par la police. J’y comparais des images du policier de quartier il y a 25 ans et aujourd’hui. Et ce n’est plus la même chose. Aujourd’hui, le policier doit se protéger avec toutes les menaces que l’on connaît. Comme le radicalisme extrême présent, même dans notre région, et qui devient violent. Je me dois que les policiers se protègent et donc, on rencontre plus souvent son agent de quartier avec son gros gilet pare-balles. Ce qui n’ouvre pas à la discussion comme on le voudrait en matière de proximité. »