On prend la roue d’un de nos coureurs cyclistes professionnels, Boris Vallée. Le routier sprinter de Thimister a resigné pour un an au sein de la formation Bingoal-Wallonie Bruxelles, malgré une saison 2020 pourrie, il faut le dire. Une prolongation de contrat qui a de quoi apaiser Boris au moment de préparer la nouvelle saison. Qui sera sans doute cruciale pour cet espoir du cyclisme, qui a quand même 27 ans maintenant. Mais ce n’est assurément pas l’envie qui manque à ce sportif attachant.
Boris Vallée se remet progressivement de sa terrible chute encourue le 30 août dernier sur la 2e étape du Tour de Hongrie. Ce jour-là, à l’instar de Remco Evenepoel en Lombardie, « Bobo » s’est fracturé le bassin en heurtant les barrières, à plus de 70 km/h, au moment de l’emballage final. Une vilaine blessure, un coup dur, une saison noire mais le sprinteur est loin d’être abattu. "Les douleurs commencent vraiment à partir", se réjouit-il. "J’ai encore des difficultés à forcer. Quand j’ai recommencé, j’étais à seulement 200 watts maximum en sprint. Puis je suis passé à 500 et là, maintenant, j’ai atteint les 1100. A présent, j’espère revenir à mes 1800 que j’apprécie voir sur mon capteur."
Enthousiaste, plus déterminé que jamais, Boris Vallée se prépare pour la future saison. Pour cela, une seule devise : « step by step ». "La première sortie après ma chute, c’était avec ma copine. Elle se faisait un plaisir à me lâcher (rires). Après avoir enchainé des bonnes sorties pour travailler l’endurance, je fais depuis cette semaine des séances pour bosser l’intensité et la force", précise Boris.
Contrat prolongé pour une saison
A l’heure où de nombreux grands noms du peloton comme Mark Cavendish ou Fabio Aru cherchent toujours un contrat pour l’an prochain, celui de Boris Vallée a lui été prolongé d’une saison chez Bingoal-Wallonie Bruxelles. Sa deuxième dans l’équipe continentale pro wallonne. Un geste fort et, surtout, un gage de confiance de la part des dirigeants et du manager général Christophe Brandt, conscient du potentiel du coureur quand il est en pleine possession de ses moyens. "Ils croient en moi", reconnait Boris. "Déjà l’année passée, ils me confiaient le leadership."
A 27 ans, Boris Vallée est loin d’être un jeune premier dans le monde du vélo. Le Thimistérien disputera l’an prochain sa 10e saison en tant que cycliste professionnel. Peut-être la plus importante de sa carrière. Car au fond de lui, Bobo le sait : il est à un tournant. Sa dernière victoire remonte à juillet 2016 sur les routes du Tour de Wallonie devant un certain Tom Boonen. Un bail. Certains observateurs n’hésitent donc pas à parler de dernière chance de rester au plus haut niveau. "Quand on revient d’une saison en ayant disputé seulement quatre épreuves, je trouve que c’est un peu dur de dire que c’est ma dernière chance", rétorque Boris. "Il faut que je preste comme je l’ai déjà fait les précédentes saisons même si chez Wanty, je n’ai pas pu totalement jouer ma carte."
Premier objectif : retrouver une condition optimale avant d’aborder les stages de décembre et de janvier. Puis de penser aux premières courses. Les classiques flandriennes ne le laissent pas indifférent. Auteur d’un joli numéro sur le dernier Kuurne-Bruxelles-Kuurne, Boris Vallée n’en garde que de bons souvenirs.
Renaud Collette