Dix ans de route, quatre dans le peloton professionnel avec le Pôle Continental Wallon (une belle 2e place au Tour d’Abitibi, au Canada, chez les jeunes, 6e de la Flèche Brabançonne flamande). Jeroen Van Schelven a pourtant rapidement choisi une autre trajectoire de vie, et il a été bien inspiré: il y a trois ans, le Gleizois (mais Visétois d’adoption) a créé, à Coo, un nouveau concept pour la région, le "Coffee Ride". Qui remporte aujourd’hui un succès populaire auquel le principal intéressé ne croyait pas spécialement.
Conscient de ses capacités à ne pouvoir franchir un palier supplémentaire dans le peloton pro, l’ancien sprinter a opté assez vite pour une autre voie professionnelle. D’abord employé pour le compte des "Cycles Eddy Merckx", il a très vite voulu créé son propre projet. "J’avais plein d’idées diffuses dans ma tête, un café pour les cyclistes, une ligne de vêtements, du podcast, etc. et en fin de compte, tout s’est concrétisé".
En mai 2018, il reprend le bâtiment occupé autrefois par l’activité "aventures" de sa maman, à Coo, et aménage son "Coffee Ride": un café-hôtel spécialement conçu pour les cyclistes. Point de chute pour les cyclos en randonnée, de passage ou en séjour, l’établissement s’inspire de concepts déjà existants dans d’autres coins du monde, mais pas encore en Wallonie, et tout est à l’avenant, des consommations (barres idéales pour les coureurs, bières marketées "vélo" et côtes comme la Kwaremont, la Bloc ou la Redoutable et la Peak) au nom des chambres de l’hôtel, qui adoptent le nom des côtes de la région, telles que Stockeu, le Rosier, la Redoute et j’en passe... Jeroen et son équipe, qui ne fait que croître, bénéficient aussi du soutien bienveillant de certaines personnalités du monde cycliste pro, comme Greg Van Avermaet ou Rik Verbrugghe. Et très vite, il devient un lieu incontournable pour les cyclistes en quête d’accueil dans la région. Durant l’été dernier, grâce à la popularité générée sur les réseaux sociaux, il drainait par moments, un monde fou.
Une ligne de vêtements, des podcasts et traces GPX...
Insatiable de créativité, Jeroen parvient à concrétiser son rêve de créer une gamme de vêtements pour cyclistes, avec l’appellation "The Coffee Ride". Une gamme particulièrement complète, au graphisme classe et minimaliste, et dans des tons très différents, qui est devenu aujourd’hui le produit phare de la marque, plus encore que l’établissement. "On peut s’en rendre compte à travers les chiffres de vente, mais aussi le nombre de partages, de followers, toute cette popularité sur Instagram, c’est assez dingue le succès que cela remporte aujourd’hui et heureusement que j’ai une équipe pour préparer les caisses de vêtements, commandés à travers le monde sur le web shop. Le lundi, jour de fermeture, il y en partout... Je ne me rendais pas compte, lorsque j’étais coureur, qu’il fallait autant de vêtements et d’accessoires, en fonction des saisons".
Sur le site web du "Coffee Ride", on trouve aussi des podcasts...sous le label "Creative Cyclist"... "Sans trop savoir si cela pouvait susciter de l’intérêt, j’ai lancé cette série sous forme d’interviews, avec des personnalités et des personnages créatifs dans le milieu du vélo. Que ce soit des coureurs pro actuels et anciens, exemple avec Mitch Docker, l’Australien d’Education First, ou avec Georges Hincapie, l’ex-bras droit de Lance Armstrong. Que ce soit des gars qui créent des concepts ou qui se lancent, par exemple, dans de grands voyages à vélo. Et ma foi, le contenu a l’air de plaire".
Conscient de la richesse des paysages qui entourent le "Coffee Ride", Jeroen a aussi voulu offrir à sa clientèle, la possibilité de découvrir les routes et coins les plus méconnus de la région, en mettant en ligne des traces GPX. Que ce soit pour la route, mais aussi le gravel ou le VTT. "J’essaie de leurs faire découvrir des routes ou chemins différents des côtes habituelles de Liège-Bastogne-Liège, comme par exemple le Thier de Coo, dont le pied se situe au Coffee Ride, mais aussi des côtes moins fréquentées le long de la vallée de la Lienne, par exemple, vers Chession, Lorcé, etc. En gravel, il y en a notamment du côté de la piste de ski de Brume, à partir de la Haute-Levée, ou dans les décors lunaires des Hautes-Fagnes".
Cette multitude d’activités ne permet plus à Jeroen de faire encore de longues sorties à vélo, même s’il en donne l’impression dans ses publications instagram. "Huit heures de selle chaque semaine, c’est bien assez désormais...j’ai suffisamment donné entre mes 14 et 24 ans". D’autant plus que des projets supplémentaires pointent à son horizon cooytais, à commencer par l’extension du bâtiment, pour permettre de mieux présenter sa collection de vêtements.