La Doyenne des classiques, Liège-Bastogne-Liège, se disputait ce dimanche. 259 kilomètres et 11 difficultés répertoriées dont les plus célèbres côtes ardennaises comme Wanne, le Stockeu, la Haute-Levée, le Rosier, La Redoute ou encore La Roche-aux-Faucons. La course s’annonçait une nouvelle fois palpitante. Tous les ténors du peloton professionnel, comme le champion du Monde Julian Alaphilippe, le vainqueur du Tour de France Tadej Pogacar mais aussi Primoz Roglic et Alejandro Valverde étaient sur la ligne de départ. Nos coureurs régionaux aussi. A commencer par Loïc Vliegen, le leader d’Intermarché-Wanty-Gobert. Le Hervien avait une revanche à prendre après son abandon sur la Flèche Wallonne mercredi.
Vliegen l’avait annoncé : il a revu sa tactique et compte attaquer assez tôt dans la course...pour se montrer. Chose promise, chose due : deux kilomètres à peine après le départ, l’échappée matinale se forme. On retrouve un groupe de sept coureurs dans lequel figure Loïc Vliegen. Il est accompagné des Belges Huys et Van Poucke, du Néerlandais Paasschens, de l’Italien Rota, du Russe Chernetskii et du Polonais Marczynski.
Le peloton laisse aller. L’avance des sept hommes de tête grimpe rapidement au-dessus des 10 minutes avant de faire demi-tour à Bastogne et d’entamer la remontée vers Liège.
Les choses sérieuses débutent dans la trilogie wanne-stockeu-haute levée. Les outsiders....passent à l’attaque.
Avant qu’un groupe de contre avec notamment le brillant Vanhoucke parvienne à prendre une poignée de secondes d’avance sur le peloton au sommet du Rosier.
Vliegen et ses compagnons d’échappée sont toujours devant dans la côte de Desnié, la petite nouvelle des onze difficultés répertoriées. Mais l’écart diminue.
Le groupe de tête entame la Redoute avec moins de 2 minutes d’avance. Huys, Rota, Marczynski et encore Vliegen résistent mais derrière, l’équipe Ineos lance la bagarre en créant des premières cassures importantes dans le peloton.
L’équipe Britannique remet une couche dans la côte des Forges pour revenir sur les derniers fuyards et sur un Loïc Vliegen, pris de crampes. Le Hervien doit se garer sur le côté, après plus de 230 kilomètres à l’avant de la course.
Place aux favoris pour la victoire. Carapaz est le premier à tenter sa chance à 21 km du but. L’Equatorien fait cavalier seul jusqu’à la Roche aux Faucons mais l’équipe UAE de Pogacar ramène tout le monde. Woods, déchaîné, place une seconde banderille, plus tranchante celle-là. Pogacar fait le bon, tout comme Valverde, Alaphilipe et Gaudu.
La victoire se joue entre ces cinq hommes. Plus puissant dans la dernière ligne droite, Pogacar coiffe Alaphilippe sur le fil. A 22 ans, Pogacar devient le premier vainqueur du Tour de France à s’imposer sur la Doyenne depuis 1980 et la victoire de Bernard Hinault.
Loïc Vliegen termine, lui, à une anecdotique 91e place, à 6’17’’ du Slovène. Mais pour Loïc, c’est journée réussie. Place à "une bonne frites-mayo", un peu de repos avant de se préparer pour son prochain grand rendez-vous : le Tour de France (du 26/06 au 18/07).
Renaud Collette