La passion automobile au bout du crayon

En quelques années à peine, les organisateurs – hollandais – d’InterClassics Brussels ont réussi le pari de positionner l’événement belge parmi les incontournables de l’année sur la scène internationale de la voiture ancienne. Si les légendes du temps d’avant sont innombrables, à quelques encablures à peine, l’automobile est conjuguée différemment. Bienvenue dans le coin des artistes, où la passion pour la course et les pilotes qui ont marqué l’histoire est présente à tous les coins de stands. "Je regardais déjà Le Mans à 4-5 ans. J’adore les voitures, le bruit, l’odeur, les anciennes voitures ou les plus récentes. J’aime le sport automobile tout simplement. C’est à l’intérieur de moi", explique l’artiste Nathalie Delcommune.

Clovis dessinait tout le temps

Amoureux de compétition, ces artistes du sport auto font preuve d’un enthousiasme sans cesse renouvelé. Leur plaisir ? Passer des heures, des jours, des semaines, voire plus, à faire revivre la course. Exemple parfait : Claude Viseur, alias Clovis, qui nous a quittés il y a cinq ans déjà, et dont l’épouse Michèle perpétue la tradition et l’œuvre. " Il est rentré Jean Graton en 1974. Jusqu’à sa mort en 2018, il dessinait 7 jours 7. S’il avait pu travailler 24 heures 24, il l’aurait fait. Il s’arrêtait pour manger et pour dormir. Même en vacances, il partait avec son matériel. Il ne piuvait pas s’empêcher de dessiner", raconte Michèle ‘Clovis’ Messinne.

En parcourant les réalisations des ces artistes, on éprouve le plus grand respect pour leur talent. D’autant que dans certains cas, la documentation disponible, ou non-disponible, oblige le dessinateur ou le peintre à extrapoler la réalité. " Il y a encore beaucoup de matières à faire. Surtout sur l’ancien circuit. Ce qui est amusant, c’est de recréer des vues qui n’existent finalement pas en couleurs. Il y a de très bonnes photos en noir et blanc avant et après guerre. Danes les années 60, la couleur est apparue de plus en plus fréquemment. Il y a un challenge à savoir mettre en couleurs des documents photographiques via de la composition. J’ai des documents photographiques avec des voitures et avec le circuit. Je fais de la composition et je replace la scène comme elle aurait pu se passer", explique Benoît Deliège.

Face à cette profusion de scènes de courses rendues dans des styles parfois très différents, se pose la question du choix du modèle, de la voiture, du pilote ou du circuit. "Soit c’était un événement de course qui l’avait particulièrement marqué. Ou un pilote aussi qui s’était révélé très sympathique comme Jacky Ickx qui était Monsieur Ickx. Mais il y avait aussi des commandes privées. Il a travaillé pour des sponsors automobiles. Je pense à Thierry Boutsen quand il était en F1, Barclay etc. Puis tous les cigarettiers du bemps où ils étaient sponsors. Ca orientait un peu son choix", se rappelle Michèle ‘Clovis’ Messinne.

L’incontournable circuit de Spa-Francorchamps

Et parmi les incontournables de tout artiste belge qui se respecte, il y a évidemment le Circuit de Spa-Francorchamps. " J’ai longtemps développé le sujet des 24 Heures du Mans. Surtout au début de ma carrière d’illustrateur automobile. Et puis j’ai remarqué que je n’avais pas grand chose sur Spa-Francorchamps qui est quand même mon jardin. J’ai alors commencé à le développer et à rechercher dans l’histoire ancienne avec des vieilles Bugatti ou Alfa Roméo. Là, le plaisir est total parce que je le redécouvre", explique l’artiste theutois Benoit Deliège.

Un salon n’est pas l’autre

Quant au public, il est forcément différent d’un salon à l’autre. Mais il a un point commun avec ces artistes : la passion. " Ici, à Interclassics, je sais que ce sera plutôt la Formule 1 ou d’anciennes voitures. Dans d’autres salons, ce sera peut-être plus du rallye. Ca dépend de l’edndroit où j’expose", remarque Nathalie Delcommune. 

Par leurs réalisations, les artistes contribuent à transmettre un patrimoine sportif majeur aux générations suivantes, fixant une fois pour toutes sur le papier ou la toile exploits, victoires, défaites, joies et drames. Bref, l’univers de la course automobile. (Vincent Franssen)