Parmi les conséquences directes des terribles inondations qui ont frappé notre région il y a maintenant deux semaines : plusieurs clubs sportifs ont été dévastés. Que ce soit à Theux, à Pepinster ou à Verviers. Ces clubs se retrouvent sans terrains ou sans hall et doivent trouver refuge ailleurs. Il faudra aussi beaucoup de temps pour tout reconstruire. Certains clubs mettront des mois à s’en remettre.
A la Royale Association Football Franchimontois (RAFF), on a dû mal à le croire mais il y avait deux terrains de football le long de la Hoëgne à Juslenville. Les torrents d’eau ont littéralement dévasté les installations. Le gazon synthétique s’est soulevé et a été emporté par la Hoëgne. Tous les grillages sont détruits. Certains goals ont disparu. Seules les bancs de touche et la nouvelle tribune ont tenu le coup. « Il y a un terrain, celui devant le hall omnisports qui est totalement mort. L’autre, il y a peut-être moyen de faire quelque chose mais on n’en est pas encore là. Mais c’est une catastrophe. C’est injouable pendant de très longs mois, si pas un peu plus », précise Georges Dormans, le président de la RAF Franchimontois.
Le club aurait dû fêter son 120e anniversaire ce mercredi soir lors d’une rencontre de gala face au RFC Liège. Le match a finalement été inversé et la recette redistribuée aux sinistrés de Theux.
A l’aube de la nouvelle saison, la priorité à présent est de trouver un refuge provisoire pour l’équipe première et pour les 300 jeunes. « Notre équipe fanion s’entrainera et jouera ses matchs de championnat à Heusy. Je remercie d’ailleurs le club heusytois de nous accueillir. Pour les jeunes, c’est plus important en terme de nombre. Il y a une masse de gens qu’on doit recaser dans différents endroits. On a des propositions d’un peu partout et même de très loin. On va faire en sorte que tout le monde reprenne. Il faudra peut-être faire un peu plus de déplacements pour aller s’entrainer ou jouer un match mais on va trouver des solutions. »
Le basket n’a pas non plus été épargné. A Ensival, le hall Albert Moray est méconnaissable. Une trentaine de bénévoles ont déjà enlevé la vase et la boue. Mais le parquet est complètement détruit. « Il y a eu presque 2m40 d’eau dans la salle. En-dessous du vinyle, il y a du bois donc fatalement, le bois a travaillé et tout est vraiment à arracher et à reconstruire », confie Christophe Hauglustaine, membre du conseil d’administration et ancien coach du Rabc Ensival. « C’est assez problématique. On sort d’une année Covid durant laquelle on n’a pas joué. Donc ici il faut absolument reprendre. On est à la recherche de solutions. On cherche des salles, on essaie d’aménager les horaires. On va certainement s’orienter vers des salles du côté de Soumagne ou de SFX. »
Au tennis club de Pepinster, c’est aussi le désarroi. Il ne reste plus rien des cinq terrains en terre battue. « Là pour le moment, on vide les caves comme tout le monde. On enlève la boue et on répertorie tout ce qui a été perdu. Et puis pour les terrains, là on doit attendre l’intervention de l’armée parce qu’il faut tout reniveler et que les inondations ont mis à jour les fondations d’une usine qu’il y avait ici au début du 19e siècle », explique Isabelle Charlier, la secrétaire. « Nos joueurs peuvent aller terminer la saison à Lambermont. On a su recaser les interclubs. Heureusement qu’on a pu compter sur la solidarité des autres clubs », ajoute Isabelle Charlier.
Place à un long travail de reconstruction. Des aides financières seront nécessaires. Sans cela, l’avenir des clubs semble incertain.
Et si le sport n’est pas primordial en ce moment par rapport aux drames vécus et à la perte humaine, cela reste néanmoins un nouveau coup dur pour tous ces clubs, déjà durement touchés par la crise sanitaire.
Renaud Collette