Une nouvelle caserne, voilà près de 40 ans que les pompiers de Verviers l’attendent ! En vain ! Construite dans les années 1960 dans ce qui était à l’époque une école, l’actuelle est devenue trop petite, vétuste, insalubre et de moins en moins fonctionnelle. C’est le moins qu’on puisse dire.
Rue des Aulnes, un choix stratégique
Le nombre de fois où l’on a annoncé la construction d’une nouvelle caserne, les hommes du feu ne les compte plus. Mais cette fois, c’est la bonne. Ce ne sera ni au Laboru, ni Victor Besme, ni en face du bâtiment actuel, mais bien à proximité de l’autoroute, rue des Aulnes. Le maître choix visiblement. Et il lié au passage en zones de secours en 2015. " On est une zone de secours avec 9 postes d’incendie. Si jamais on se déplace de manière trop importante, on risque de désorganiser totalement les secours. Verviers pourrait alors partir en intervention, soit au-delà du "rond-point des vaches" à Battice, soit au niveau de Pepinster ou au niveau de Theux avec deux effets pervers. Le premier, c’est le nombre de pompiers à Verviers qui seraient en intervention ailleurs avec du coup plus assez de personnel pour partir en ambulance sur Verviers et Dison (où le nombre d’interventions est très important). Le deuxième revers, ce sont les postes volontaires qui risquent de moins sortir en intervention avec le risque de fermeture de postes. On voulait éviter ces scénarios et on était limité à un périmètre restreint", justifie Quentin Grégoire.
De manière encore fictive, les pompiers ont découvert leur nouvelle caserne ce matin. Leur première réaction ? « C’est mieux que ce qu’on imaginait ». "Les garages enterrés, une belle tour d’exercice sur plusieurs niveaux, une dalle d’exercice, des locaux bien séparés, une salle de sport avec un espace fitness, c’est vraiment sympa", réagit Pierre Schrijnemaekers, Pompier.
Les riverains consultés ce soir
Après les pompiers ce matin, ce sont les riverains qui découvrent le projet de nouvelle caserne ce soir. Outre la caserne en tant que telle, il y aura les garages, une dalle d’exercices, un autre bâtiment dans la partie supérieure du terrain pour les services transversaux centraux.
Pour le bureau d’architecte, le défi a été de minimiser l’impact du projet dans le quartier. "On a essayé de minimiser cet impact en intégrant le projet au maximum dans le terrain. C’est l’élément fédérateur de notre conception. Lorsqu’on analyse simplement la caserne, on sait qu’il y a une fonction plutôt de type industriel et de l’autre une fonction qui est plutôt de typologie urbaine avec des bureaux, des dortoirs, une zone de loisirs avec un peu de sport etc. Ce qui était essentiel, c’était d’intégrer la partie industrielle dans le terrain pour la cacher au maximum par rapport au voisinnage direct", explique Andy Fank, Architecte – Urbaniste Bureau Aupa.
Des feux intelligents
Ne voudrait-on pas de pompiers près de chez soi ? Toujours est-il que dans la rue des Aulnes, la venue de la caserne ne soit pas vue d’un bon œil. Nuisances sonores, une seule rue pour les accès des véhicules d’intervention, perte d’un poumon vert, les critiques fusent. "Non, ce ne sera pas un bunker à 6 étages ! En ce qui concerne la mobilité, on est en contact avec le SPW pour mettre en place des feux intelligents de manière à permettre de sortir rapidement de la caserne. On ne mettra pas non plus les sirènes en sortant. Ce n’est déjà pas le cas rue Simon Lobet. expliquer comment on fonctionne permettra de rassurer tout le monde", poursuit Quentin Grégoire.
En fonction des remarques qui seront faites, les travaux de la nouvelle caserne pourraient démarrer au printemps. Elle serait alors inaugurée 2023. Elle coûtera 9 millions d’euros. (MY)