Le verviétois Bernard Leclercq aime photographier l'humain. Ses photos montrent surtout des corps dénudés, des corps qui racontent la vie et notre société. L'exposition est à découvrir au Cercle des Beaux-Arts à Verviers jusqu'au 26 avril prochain.
Si l’appareil photo a fait irruption dans la vie de Bernard Leclercq alors qu’il avait 12 ans à peine, c’est seulement depuis cinq ans qu’il lui consacre une bonne partie de son temps libre. Cinq ans de clichés, de portraits, de rencontres : résultat, une première exposition intitulée : « Le poids des maux, le choc des photos » : un titre qui n’est pas sans rappeler le fameux slogan publicitaire du magazine Paris Match, sorti à la fin des années septante.
D'abord, je voulais faire beaucoup plus doux, beaucoup plus classique. Et là, on m'a dit : "Non, non, ce n'est pas ton tempérament, ce n'est pas toi, ça". Il n'y a personne qui a montré ça et donc c'est ça qu'il faut montrer. Donc voilà, mais c'est quand même un travail sur soi-même pour oser montrer ce qui est peut-être montrable...
Les photos de Bernard Leclercq se veulent le reflet de la violence de notre société à l’égard de ce qui est différent. Elles nous interpellent sur les identités de genres, par exemple, et nous interrogent sur notre rapport au corps, le nôtre, mais aussi le regard que l’on porte sur celui des autres.
On est tous devant ces interrogations-là. Qui se trouve beau devant son miroir ? Je m'interroge. Je pense que pas grand monde. Donc c'était aussi une recherche afin que tout le monde puisse se retrouver dans ces images-là mais montrer aussi parfois des choses très dures qu'on n'a pas envie de voir. Mais c'est la réalité. Moi, j'ai été élevé dans l'idée que le nu, c'était interdit. Ce n'était pas beau, pas bien. C'était le diable. Mais, je l'ai toujours trouvé très beau. Je pense que ce qui compte, c'est la manière dont on le regarde, donc la manière dont on le voit !
La plupart de ces images nées dans la tête du photographe sont mises en scène avec la complicité des modèles ; d’autres, en revanche, sont en lien direct avec la réalité, comme lors des inondations de juillet 2021. À travers son travail photographique, Bernard Leclercq expie ses fautes et exorcise ses peurs, ses colères, ses turpitudes, ses complexes, ses frustrations aussi… Bref, une mise en lumière de maux, on ne peut plus universels, à voir jusqu’au 26 avril prochain au Cercle des Beaux-Arts à Verviers.
Sur le même sujet
Recommandations

Malmundarium: face-à-face avec la nature, en grands formats
