La plus importante foire d’art au monde vient d'ouvrir ses portes. La TEFAF réunit près de 270 marchands et donne à voir des oeuvres exceptionnelles. A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, nous nous sommes demandés quelle place occupait les femmes dans le monde de l’art.
Au premier regard dans les allées de celle que d’aucuns qualifient de plus prestigieuse foire d’art au monde, les femmes sont bien présentes. Elles sont aussi depuis la nuit des temps le sujet de prédilection de nombreuses oeuvres, des oeuvres qui majoritairement sont signées par des hommes. Et pourtant des femmes artistes, il y en a toujours eu. Aujourd'hui, parmi toutes les sculptures présentées par la galerie Bowman de Londres, c’est le travail de la néerlandaise Hanneke Beaumont qui est mis en évidence.
Dans mon travail, je ne fais pas de distinction entre les hommes et les femmes. Pour moi, ce sont des êtres humains. Si une femme travaille avec les mêmes qualités, la même créativité qu'un homme la plupart temps, elle est reconnue et si effectivement ce n'est pas le cas c'est dommage. Mais il y a toujours eu des femmes fortes dans le passé aussi.
Des femmes créatives et fortes à l’instar d’Artemisia Gentileschi. Elle a peint ce tableau en 1620 et a réussi à devenir une peintre prospère et reconnue à son époque, une pionnière dont les tableaux ont enfin retrouvé la lumière.
Longtemps invisibilisées, les artistes féminines sortent peu à peu de l’ombre. Pauline Pavec, jeune galeriste parisienne, a, pour la Tefaf, tout misé sur une artiste française, une peintre du 20e siècle. Son nom : Juliette Roche
A la galerie, on a développé tout un pôle de recherche spécialisé dans le travail de redécouverte de femmes artistes. On travaille sur des femmes qui souvent parce qu'elles avaient épousé quelqu'un d'important ont été mise de côté par l'histoire de l'art et Juliette Roche c'est un exemple important et assez flagrant de ces possibilités de redécouvertes de femmes qui a un moment ont vraiment pris part aux grandes avant-gardes et qui méritent d'être remises sur le devant de la scène.
Si désormais beaucoup d’acheteurs privés et autres institutions publiques sous l’impulsion des Etats-Unis font de la place aux femmes dans leurs collections, force est de constater que le milieu de l’art reste encore une affaire d’hommes comme nous le confie Noémie Goldman de Agnews Galery (Bruxelles)
Ce n’est pas simple mais on trouve sa place. On a cette image du marché de l'art qui est très masculin encore aujourd'hui mais de plus en plus de femmes sont présentes, dirigent des galeries. On a aussi des modèles dans l'histoire parce qu'il y a eu de grande galeristes femmes au 19e et au 20e siècles surtout, donc on peut imaginer qu'on fait partie d'une histoire.
Une de ces inspiratrices est sans aucun doute chez nous Gisèle Croës. Il y a 50 ans sans expérience, elle se lance dans l’aventure et se spécialise dans les Arts d’Extrême-Orient.
Quand j'ai commencé à développer mon affaire, les grands marchands qui étaient mes concurrents à ce moment-là m'ont dit : "Mais enfin, tu nous enlèves le pain de la bouche. Nous devons nourrir notre famille alors que toi tu t'amuses". Si vous regardez cette foire, il y a pas mal de femmes mais dans le monde dans lequel je suis càd la Chine archaïque, les bronzes archaïques c'est véritablement une affaire d'hommes et aujourd'hui encore il n'y a aucune autre femme que moi.
Le monde de l’art reste un milieu conservateur mais les choses bougent. Ceci dit à l’instar des hommes, les femmes artistes ou galeristes veulent avant tout être connues et reconnues non pas parce qu’elles sont des femmes mais bien parce qu’elles ont du talent ni plus, ni moins!