17.03.2020 : l'annonce qui a changé nos vies

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17.03.2020 : l'annonce qui a changé nos vies

Le 4 février 2020, le premier cas de Covid-19 était signalé dans notre pays. Un peu plus d’un mois plus tard, le 17 mars, la Belgique se préparait à entrer en confinement.

5 ans après le début de cette pandémie mondiale qui a profondément marqué la population belge, nous nous sommes plongés dans nos archives. Le premier reportage proposé dans cet article date du mois de février 2020, le dernier de la fin du mois de mai de la même année. Entre les deux, nous avons posé des choix, avec une volonté : celle de vous faire revivre les premiers moments de cette période qui a bouleversé nos vies. Comme chacun se souvient précisément ce qu'il faisait le 11 septembre 2001, chacun se souvient où il était le soir du 17 mars 2020.

Depuis le premier cas officiel de covid-19 détecté en décembre 2019 à Wuhan en Chine, il n'a fallu qu'un peu plus de trois mois pour que la Belgique fasse elle-même l'expérience des mesures strictes et du confinement mis en place à partir du 17 mars 2020 pour lutter contre le coronavirus. Le 4 février, le premier cas positif au coronavirus en Belgique est confirmé. Il s'agit de l'un des neuf Belges rapatriés de Wuhan, un quinquagénaire originaire de Flandre occidentale.

"Il n'y a aucune raison de céder à la panique, même si la vigilance reste de mise" (Maggie De Block, Ministre de la Santé) 

"On dénombre actuellement 40 personnes infectées par le nouveau coronavirus en Europe, dont un cas en Belgique. La situation doit naturellement être suivie de près", souligne-t-elle le 13 février.

C’est à ce moment que VEDIA réalise ses premiers reportages concernant le coronavirus. Est-il réellement plus dangereux que la grippe saisonnière? Faut-il s’alarmer?

La grippe bien plus problématique que le coronavirus

Depuis l’apparition du coronavirus en Chine, le sujet est traité sous toutes ses coutures. Un citoyen belge est aujourd’hui porteur du virus et l’inquiétude gagne du terrain. Il est donc important de rappeler que chez nous, un autre virus est considéré  comme plus dangereux, la grippe saisonnière. Cette dernière inquiète peu et pourtant les précautions sont de mises chaque année comme c’est le cas, encore, au Couquemont à Dison. La Maison de repos et de soins y porte un attention toute particulière surtout depuis que le virus a atteint son pic épidémique. 

Les personnes de plus de 65 ans restent les premières cibles du virus. " En Belgique, 1000 personnes décèdent chaque année du virus de la grippe. Heureusement, le vaccin permet de ne pas être atteint par la maladie. On insiste sur le fait que le vaccin est couvrant tout l’hiver et pour la période essentielle", explique Jean Collard, le médecin coordinateur de la MRS le Couquemont. 

 Au Couquemont des mesures sont prises chaque année. Les médecins traitants de chaque patient sont particulièrement sensibilisés au problème.  

 Le vaccin est donc de mise pour la plupart des résidents, mais la prévention joue aussi un rôle essentiel.  "On insiste fort sur le fait qu’il faut se laver les mains. On évite également que les patients ne se mouchent dans un mouchoir en tissu car les bactéries prolifèrent. Cela fait partie d’une tradition pour les personnes âgées mais elle est à éviter", précise encore le médecin Collard. 

Au Couquemont seules trois personnes ont refusé le vaccin cette année sur une centaine de patients. Une minorité qui prouve le bon fonctionnement de la campagne de vaccination menée par la MRS.

 

 

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Coronavirus: Faut-il vraiment s'inquiéter?

Le Coronavirus inquiète de plus en plus. En effet, il approche de notre arrondissement. 2 nouvelles personnes ont été infectées en Allemagne, à 50 kilomètres de la frontière belge. Il est difficile de croire que le virus ne traverse pas la frontière à un moment ou à un autre. Les réactions des habitants de l’arrondissement sont variées : certains se jettent sur les masques, d’autres se ruent vers les urgences.

Mais y a-t-il vraiment lieu de s’inquiéter ?

Au CHR de Verviers, tout le personnel médical se veut rassurant. Il est bien préparé à faire face à un éventuel premier cas. Tous les hôpitaux du pays ont une marche à suivre très stricte. "A la première suspicion, la personne est isolée pour éviter la propagation du virus et des tests sont réalisés pour confirmer la présence du coronavirus dans l’organisme. Si la personne a besoin d’être hospitalisée, elle sera transportée au CHU Saint-Pierre à Bruxelles. Dans la majorité des cas, le coronavirus ne demande pas une hospitalisation, car les symptômes sont bénins. Il suffit donc que le patient reste confiné chez lui pour ne pas propager le virus", explique Eric Brohon, le directeur médical du CHR de Verviers.

Il est utile de rappeler que ce coronavirus est loin d’être létale à 100%. Le taux de mortalité se situe aux alentours de 4% des personnes infectées. De plus, si vous êtes en contact avec une personne porteuse du virus, il est fort probable qu’il ne vous affecte pas. Cela dépend de votre état de santé général. 

Certaines personnes se ruent, malgré tout, vers les pharmacies pour acheter des masques. Dans les 40 pharmacies du réseau VPharma, les masques viennent à manquer. Les nouvelles commandes vont arriver, mais est-ce vraiment utile d’en acheter un ? "Un masque est utile pour les personnes qui soignent les malades. Cela peut être également utile pour les personnes contaminées afin qu’elles ne transmettent pas la maladie. Les masques vendus en pharmacie sont efficaces 8h, après il faut le changer. Ce n’est pas la solution de porter un masque dans la rue si vous ne voulez pas être contaminé par le virus", indique Chritine Barzin, la directrice opérationnelle du réseau VPharma.

La solution pour éviter de contracter ce virus est de se laver les mains régulièrement. Il faut également utiliser des mouchoirs en papier pour les jeter directement après l’utilisation. Avec un peu de chance, armé de ces conseils, vous passerez également à coté de l’épidémie actuelle de grippe qui peut rappelons-le, elle aussi être létale pour les personnes à risque.

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Le mardi 3 mars, un premier cas est signalé à l’hôpital Saint-Nicolas d’Eupen. C’est le début d’une tristement longue série : le nombre de personnes positives ne cesse de grimper. 

Les questions abondent, les chiffres grimpent
Face à la progression du covid-19, les pharmaciens sont, tout comme le personnel soignant, en première ligne. Ils conseillent et rassurent au mieux les personnes inquiètes par rapport à l’épidémie.

Covid-19: "On n'a jamais vu cela" selon une pharmacienne à Heusy

Face à la progression du covid-19, les pharmaciens sont en première ligne. Ils conseillent et rassurent au mieux les personnes inquiètes par rapport à l’épidémie. "Je pense que c’est la première fois que les gens sont aussi tracassés, explique Isabelle Joaquim Justo, pharmacienne V-Pharma à Heusy. C’est la première fois qu’il y a cette demande perpétuelle: que ce soit oralement, que ce soit par téléphone, on nous interpelle même lorsque nous faisons nos courses. Vraiment, on n’a jamais vu ça!" 

Si les questions abondent, les demandes en matière de matériel de prévention explosent. Notamment pour les masques et les gels désinfectants. Les réapprovisionnements sont réguliers mais insuffisants pour répondre aux nombreuses demandes.

Les thermomètres sont aussi fort demandés. 

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Si les questions abondent, les demandes en matière de matériel de prévention explosent. Notamment pour les masques et les gels désinfectants. Ce qui n’est pas sans conséquences sur certaines entreprises de la région. C’est le cas notamment de la société LubriGroup, installée à Verviers qui fabrique des savons et gels hydroalcooliques.

Verviers: la demande en désinfectant pour les mains explose

L’épidémie de coronavirus qui se répand chez nous a aussi des conséquences directes sur certaines entreprises de la région. C’est le cas notamment de la société LubriGroup, installée à Verviers, et qui fabrique dnas son département Lubri-Asept des savons et gels hydroalcooliques pour les hôpitaux et maisons de repos entre autres. Depuis le début de cette semaine, les stocks ont littéralement été vidés, les commandes se multiplient. Cette entreprise familiale qui produit les savons Degradoux et Hydro O2, et Alcool Gel + notamment, va augmenter sa production pour répondre aux besoins d’un marché qui s’affole au fil des nouveaux cas dépistés. 

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Le mardi 10 mars, 28 nouvelles infections ont été constatées ce qui porte à 267 le nombre de cas détectés en Belgique. Chez nous, comme ailleurs, les hôpitaux s’organisent pour limiter les contaminations. 7 tentes de la Croix-Rouge ont été installées devant les urgences pour identifier les patients suspects. C'est le cas notamment à la Clinique CHC de Heusy. 

Covid-19: la Croix-Rouge en renfort de la clinique CHC Heusy

Ce mardi 10 mars, 28 nouvelles infections du coronavirus ont été constatées ce qui porte à 267 le nombre de cas détectés en Belgique. Les hôpitaux s’organisent pour limiter les contaminations. 7 tentes de la Croix-Rouge ont été installées devant les urgences pour identifier les patients suspects. Notamment à la Clinique CHC de Heusy. 

L’objectif est de limiter au maximum la propagation du virus.

Cet appui de la Croix-Rouge pour une épidémie, de mémoire de directeur opérationnel, c’est une première.

Mais si ces mesures sont exceptionnelles, elles sont préventives. Nos soins de santé ne sont pas saturés.

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Au CHR Verviers, un conteneur est sorti de terre en l’espace de seulement 24 heures. À l’intérieur, toute l’infrastructure nécessaire pour recevoir les patients présentant des symptômes de coronavirus.

Annulations en pagaille et premières mesures

Laetare de Stavelot, de Welkenreadt, de Sart-Tiège, carnavals de Goé et de Basse-Bodeux, Cavalcade de Herve, Crêtes de Spa ou encore Spa Rally, on assiste à une pluie d’annulations. Le jeudi 12 mars, le Conseil National de Sécurité décrète la phase fédérale de gestion de crise. Différentes mesures importantes sont prises pour limiter la propagation du virus. Parmi elles, la suspension des cours jusqu’au 3 avril. Mais ces 5 semaines de congé forcé ne font pas nécessairement sauter de joie les élèves. Exemple à l’école communale de Creppe.

L’HoReCa est également touché de plein fouet. Le matin du 13 mars, le secteur se réveille complètement groggy, à l’image de ces trois établissements de la région verviétoise.

Conséquence de cette annonce, les grandes surfaces sont prises d’assaut dès leur ouverture ce 13 mars. Malgré les discours rassurants du secteur de la grande distribution, les Verviétois se ruent dans les rayons des magasins pour faire des provisions, dans la crainte d’une pénurie.

Face à la propagation de l’épidémie, tout le monde y va de son petit conseil. Aucun symptôme de rhume, boire de l’eau chaude, autant de fausses rumeurs sur le virus propagées notamment via les réseaux sociaux. Dès lors, comment distinguer le vrai du faux?


17.03.2020 : l'annonce de Sophie Wilmès

Le 17 mars, le Conseil de sécurité décrète le confinement. La Première ministre Sophie Wilmès annonce, d'un ton grave, la mise sous cloche du pays. Une première depuis la Seconde Guerre mondiale. Juste avant l'annonce du confinement, la Belgique recensait 1.243 infections et déplorait 10 décès.

Dès le 18 mars à midi, la Belgique se retrouve en confinement strict. Les mesures sont donc elles aussi plus sévères. Restez à la maison est le mot d’ordre mais sortir est permis pour faire ses courses par exemple ou encore se rendre à la pharmacie. Pour veiller au respect de ces mesures, les policiers sont sur la brèche. Et du côté de la Zone de police Vesdre, c’est toute une adaptation qui a dû se faire sans pour autant surcharger les agents.

Pour répondre à la pénurie de matériel de protection, on s'organise et on innove. A l'image de ce groupe de jeunes passionnés de technologie qui ne ménage pas son temps ni ses moyens du côté de Waimes et Malmedy. Sous l’impulsion du Waimerais Amaury Maréchal, ils produisent des dizaines de visières de protection en plastique, grâce à de nombreuses imprimantes 3D.

A l’image de nombreux pays, le 20 mars, la Belgique ferme ses frontières aux touristes, sauf pour les déplacements essentiels. En d’autres termes, personne ne rentre et personne ne sort. Conséquence, les voyages sont annulés. Pour les agences, ces annulations sont synonymes de pertes. Mais elles s’arrangent pour limiter l’impact sur leur trésorerie. C’est le cas pour RTK Travel Center, une agence avec deux implantations à Herve et à Heusy.


Apprendre à vivre confinés
Ils n’ont pas le choix. Les Belges doivent apprendre à vivre avec le confinement. Que ce soit pour le (télé)travail ou les (télé)études. Ce professeur de math de Herve a le don de maintenir ses élèves motivés... grâce à ses talents de magicien!
Pour la pratique du sport…

… ou pour l’apéro, on fait preuve d’ingéniosité et de convivialité! A l’image de ce groupe "premier apéro du confinement", créé par Thierry Grumiaux, un instituteur verviétois. Le principe est de se photographier avec un verre à la main sur le coup de 19 h et de le publier sur le groupe. Ce qui devait être un petit groupe est rapidement devenu gigantesque. Plus de 170 000 personnes l’ont rejoint depuis sa création.

Privés de spectacles, de concerts, de représentations, de tournées les artistes sont eux aussi dans l'obligation de se ré-inventer. Chacun vit le confinement à sa manière, comme il peut. L'artiste Konoba a choisi la campagne de Stoumont comme source d'inspiration.

Au début du mois d'avril, plus de 260 cas sont confirmés dans notre arrondissement. Comment le personnel soignant vit-il cette crise au quotidien ? C’est ce que nous vous proposons de découvrir dans ce reportage réalisé grâce notamment à des images tournées dans les unités Covid du CHR Verviers.

Les mesures de confinement sont prolongées jusqu'au 3 mai. Seuls les magasins de bricolage et les jardineries peuvent rouvrir le 18 avril. Les visites dans les maisons de repos restent interdites. Un mois après le confinement, le nombre de cas confirmés en Belgique s'élève à plus de 36.000. Le pays dénombre plus de 5.000 morts.

Et d’ordinaire, faire son deuil est déjà une épreuve en soi. Mais en période de confinement, c’est un déchirement sans nom pour de nombreuses familles. Car, impossible de se rassembler pour rendre un dernier hommage à son défunt. Aux centres cinéraires de Welkenraedt et de Robermont fermés au public, on doit aussi s’adapter à cette pandémie. Les crémations étant toujours assurées.

La situation dans les maisons de repos est parfois très compliquée en cette période de confinement. Plusieurs sont touchées de plein fouet par le Covid-19. D’autres, par contre, sont heureusement épargnées. Comme à la Résidence Ferdinand Nicolay à Stavelot.


Comme il ne peut plus rentrer dans les maisons de repos pour y chanter ses chansons, le Dolhaintois Jacky Den a trouvé la solution : il gare sa camionnette dans la cour des résidences et propose un spectacle en extérieur, comme ici à la Résidence Saint-Joseph à Membach.

Le 24 avril, le Conseil national de sécurité établit la stratégie de sortie. Si les circonstances le permettent, la Belgique pourrait commencer à assouplir progressivement les mesures.

Le 18 mai, la phase 2 du déconfinement est lancée. Deux mois après le début du confinement, le nombre total de contaminations s'élève à plus de 55.000 en Belgique et plus de 9.000 morts.
Au moment où s’amorce de plus en plus le déconfinement, il restera aussi le souvenir de lieux qui ont été, pendant deux mois, totalement vides et désertés de toute présence humaine. 


 
 


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