La réalisatrice française Emmanuelle Nicot était de passage dans deux écoles de notre arrondissement pour un moment d’échange sur son dernier mais aussi premier long métrage « Dalva » et ce, dans le cadre de la 10e édition du Prix des Lycéens du Cinéma.
En ce début d’après-midi, une trentaine d’élèves de l’Institut Notre Dame a rendez-vous avec Emmanuelle Nicot. Cette jeune réalisatrice française a fait ses études en Belgique à l’IAD et vit aujourd’hui à Bruxelles. Elle a déjà rencontré des centaines de classe depuis la sortie de son film « Dalva » en 2022, un film dur qui sans filtre mais avec beaucoup de délicatesse parle d’emprise et d’inceste!
Je pense qu'il y a une méconnaissance du mot inceste dans la jeunesse qui est absolument terrible. Quand on sait qu’il y a deux enfants par classe qui souffrent d'inceste, on se dit comment ces enfants peuvent-ils mettre des mots sur un mal qu'ils ne savent même pas nommer. Juste pour ça, je crois que ce film est important pour parler de cette question-là!
Cette rencontre entre Emmanuelle et des élèves de 5e et 6e secondaires s’inscrit dans la continuité de la participation de ces jeunes à la 10e édition du Prix des lycéens du Cinéma. Ce prix initié par la Fédération Wallonie Bruxelles a comme principal objectif de faire connaître aux jeunes le cinéma belge francophone grâce à des films qui abordent des questions d’actualité ou encore des thématiques fortes. Les élèves ont visionné les 5 films qui composaient la sélection 2023 et plébiscité « Dalva »…
Lors de la diffusion de mon film, j'ai fait face à un mur. J’ai compris que les dispositifs scolaires ne souhaitaient pas prendre le film parce que c'était trop "touchy". Et grâce à ce Prix des Lycéens, on est entré comme ça par la petite porte. Grâce à ce prix, ce film peut enfin être montré à des ados et moi, je peux enfin aller à leur rencontre!
Cette année encore, ce sont 7000 jeunes qui en Wallonie et à Bruxelles ont eu l’opportunité de visionner dans le cadre scolaire ce que le cinéma belge fait de mieux, de s’éveiller au monde du 7e Art et à travers lui au monde tout court. Une expérience riche qui libère la parole des jeunes mais qui davantage encore les invite au partage, à l’écoute et l’air de rien à cultiver la nuance et la bienveillance.