9 nouveaux super-héros ont reçu leur cape samedi soir, à l'Hôtel Verviers. Lieu choisi par l'ASBL Os'Mose pour décerner ces capes à ces 9 chiens d'assistance qui ont désormais rejoint leurs bénéficiaires. Comme Néo, chien d'assistance judiciaire pour la zone de police Vesdre. Reportage, très canin.
Les super héros portent des capes, pas seulement dans les BD américaines, mais aussi dans la vraie vie. Ils sont 9 ce soir-là à avoir reçu la leur, parce que leur formation est à présent terminée. Ils peuvent, ces 9 chiens exceptionnels, rejoindre leur bénéficiaire. « C’est l’aboutissement de beaucoup d’efforts, de beaucoup de travail, de beaucoup de joies, de beaucoup de déceptions aussi. La formation d’un chien d’assistance, ce sont des hauts et des bas, c’est magnifique, mais il y a des embûches aussi. Mais quand on voit la concrétisation ce n’est que merveilleux », sourit Vanessa Wey, directrice de l’ASBL Os’Mose, qui forme des chiens d’assistance depuis 12 ans maintenant.
Des super héros répartis dans différentes régions de Wallonie, il y par exemple Marley qui va rejoindre le fils de Vincent Vanasch, champion olympique de hockey, pour l’accompagner à gérer son épilepsie. Ou encore Néo, adorable Golden Retriever, que vous pourriez croiser chez nous, puisque ce chien d’assistance judiciaire travaille déjà au sein de la zone de police Vesdre. « Le job de Néo c’est d’être un peu comme un chien câlin, de pouvoir apaiser les tensions, pouvoir apaiser les témoins pour des citoyens ayant vécu des événements parfois dramatiques, dans le cadre d’un meurtre, un viol, un suicide, auprès de familles quand on doit annoncer de mauvaises nouvelles », détaille Didier Magis, 1er inspecteur au service SAPV (Service d’assistance policière aux victimes) à la zone de police Vesdre. « On peut ainsi créer plus rapidement un lien de confiance, apaiser la personne quand elle doit raconter des histoires douloureuses, revenir dans l’ici et maintenant, de laisser un ancrage positif lors de leur venue au commissariat qui n’est peut-être pas l’endroit le plus chaleureux. » La seule présence de Néo dans la pièce, qui pose sa tête ou simplement une patte sur les genoux des victimes, permet ainsi de diminuer les tensions, les caresses spontanées que sa bonne bouille suggère permettent de « distraire » la victime, qui se sent nettement rassurée. Voilà pour le rôle spécifique de Néo.
Ce n’est pas la seule facette des formations en famille d’accueil, évidemment. « On forme beaucoup de types de chiens, sauf des chiens-guides pour aveugles ou malvoyants, nous avons des chiens d’aide pour personnes en chaises roulantes, des chiens d’alerte pour des personnes diabétiques, des chiens d’assistance judiciaire qui aident les policiers dans leur quotidien. Il y a beaucoup de fonctions, c’est un grand bonheur pour les personnes, pas seulement au niveau technique mais aussi le sentimental, parce que beaucoup de personnes reprennent goût à la vie, qui ressortent de chez elles, et ça c’est magnifique aussi », ajoute Vanessa Wey.
On ajoutera encore que s’il y a pas mal d’émotion au moment où les familles d’accueil confient leur chien aux familles bénéficiaires, ce service essentiel rendu par l’ASBL Os’Mose est entièrement gratuit. En 12 ans d’existence, ce sont 72 chiens qui ont été formés, dont 49 sont en activités aujourd’hui. « On se sent utile et au-delà, parce qu’on parle du nombre de chiens certifiés, on parle de un bénéficiaire, mais c’est toute une famille que le chien aide. Parce que si le chien aide une personne à rendre de l’autonomie, à ouvrir les portes, en fait c’est toute la famille qui est apaisée avec ce compagnon à quatre pattes, ce super-héros qui arrive à la maison », conclut la directrice d’Os’Mose.