La faillite de la papeterie malmédienne Steinbach (Intermills-Gruppo Cordenons S.A.) sera examinée par le Tribunal correctionnel de Liège ce mercredi matin. Cela fait suite à une plainte déposée par la FGTB Verviers-Ostbelgien, au travers de deux anciens délégués syndicaux de l’entreprise.
Faux en écriture, utilisation de faux documents, infractions liées à l’état de faillite, abus de confiance, abus de biens sociaux, escroquerie et tromperie, voici sur quoi porte la plainte déposée par la FGTB. Elle sera examinée ce matin par le Tribunal de Première Instance de Liège.
Pour mieux comprendre, il faut faire un bond en arrière dans l’histoire de la papeterie malmédienne, fleuron de l’industrie wallonne pendant de longues années. "Cela fait maintenant de longues années que la papeterie STEINBACH, appartenant à GRUPPO CORDENONS, vivait ses dernières heures et mettait un point final à une activité industrielle emblématique de la Wallonie malmédienne. Après une première restructuration en 2007, qui avait amené la perte de 107 emplois, la direction italienne de GRUPPO CORDENONS annonçait, fin août 2008, sa volonté de fermer et de liquider son implantation du long de la Warche.", explique Daniel Richard, Secrétaire Interprofessionnel de la FGTB-Ostbelgien.
A la fin de l’année 2008, un espoir renaît pour les travailleurs. L’arrivée d’un investisseur canadien est annoncée. "La convention de cession des parts prévoit un refinancement d’au moins 2 millions de livres sterling et desconditions de remboursement de l’endettement de l’entreprise. Les engagements pris par le soi-disant repreneur canadien (Robert Roche) ne seront jamais respectés et la S.A. G.C. PAPER, qui avait repris l’outil à vil prix, devra faire aveu de faillite le 23 avril 2009.", précise encore Daniel Richard.
Conséquence, 177 travailleurs perdent définitivement leur emploi. "Depuis 10 ans, la FGTB de Verviers-Ostbelgien, et singulièrement sa « Centrale générale », n’ont cessé de dénoncer une manœuvre aboutissant à libérer le groupe italien de toutes obligations sociales vis-à-vis destravailleurs malmédiens qui l’avaient servi. En cédant l’entreprise pour l’euro symbolique à une société bidon par le biais d’un mercenaire industriel insolvable, le coût social de la fermeture du siège malmédien était, de facto, transféré vers la collectivité. Les travailleurs ont, de leur côté, perdu la possibilité de négocier une enveloppe sociale décente avec leur patron, qui pourtant continuait à l’étranger à faire des bénéfices."
Au travers de cette démarche en justice, la FGTB entend dénoncer une stratégie. "La FGTB de Verviers-Ostbelgien plaide au sein de l’organisation fédérale, dans ce cadre, pour un durcissement des règles de cession d’entreprise pour responsabiliser le cédant à l’égard des droits sociauxdes travailleurs victimes de ses choix. Cette arnaque doit être juridiquement empêchée !".
Le syndicat qui précise encore qu’il continuera d’interpeller le monde politique à propos de cette problématique. (M.L.)