Demain, ce sont les élections. Beaucoup de jeunes vont voter pour la première fois. Selon François Debras, politologue à ULiège et à HELMo, ils sont loin d'être désintéressés par la politique, mais ils ne comprennent pas l'intérêt de voter.
Beaucoup de jeunes vont voter pour la première fois à ce triple scrutin fédéral, régional et européen. Mais ils ne comprennent pas toujours l'intérêt du vote. "Quand on discute avec les jeunes de partis politiques belges, d'institutions politiques belges... On se rend compte que cela leur passe un peu au-dessus. Cela a l'air très compliqué. Cela a l'air très nébuleux mais ce n'est pas pour ça qu'ils ne s'intéressent pas à la politique, explique François Debras, politologue à ULiège et HELMo qui a rencontré entre 700 et 800 jeunes rhétoriciens. On se rend compte que beaucoup de ces jeunes ont voulu féminiser des noms de classe dans leurs écoles, ont voulu réaliser des potagers collectifs, sont très investis dans les questions de genre et d'identité, sont très investis dans la question sur la guerre entre la Palestine et Israël, ont voulu tirer au sort leurs délégués de classe... Tout ça, c'est aussi de la politique. C'est de l'engagement politique. On se rend compte, c'est peut-être un petit peu paradoxal, que pour eux, aller voter, ils ne savent pas comment cela va se traduire, quels vont être les effets de ce vote. C'est paradoxal car ils sont prêts à se mobiliser, marcher pour le climat, ce qui va leur coûter beaucoup plus d'énergie mais qui va peut-être être plus visible, plus compréhensible. La manifestation et l'effet de la manifestation seront plus concrets pour eux. Il faut traduire ces enjeux qui les mobilisent en action et comment faire pour qu'ils soient traduits en vote lors des élections".
Les jeunes connaissent mieux la politique en France
"On demande aux jeunes de voter en Belgique mais ils connaissent mieux la politique française. Ce ne sont pas que les jeunes. On se rend compte que l'émission la plus regardée en Belgique francophone, c'est le débat présidentiel français. Et les jeunes, sur les réseaux sociaux, reçoivent beaucoup d'informations sur la politique française, que ce soit par des influenceurs ou des youtubers qui sont également français. Ils vont très bien comprendre le processus électoral français: il y a deux candidats et à la fin, il y en a qui gagne et qui forme un gouvernement. En Belgique, cela parait beaucoup plus complexe mais, encore une fois, ce n'est pas pour ça qu'il n'y a pas des enjeux qui puissent les mobiliser".