Au moment même où le Roi Philippe recevait le Vlaams Belang au Palais, à 130 kilomètres de là, à Eupen, on présentait la nouvelle coalition qui dirigera la Communauté germanophone pour les 5 années à venir. C’est bien connu, dans la plus petite communauté du pays, on aime aller vite. Deux jours après le scrutin, la nouvelle équipe est prête à travailler. Nouvelle pas tout à fait puisque c’est la coalition sortante ProDG – PFF-MR et SP qui est reconduite. Elle est forte de 13 sièges sur 25, soit un de moins que lors de la précédente mandature. " J’aurais préféré avoir un quatrième partenaire pour stabiliser et élargir cette majorité mais Ecolo ne le souhaitait pas. Mais vu que les personnes se connaissent très bien et que Pro DG a été confirmé par l’électeur avec un programme d’avenir pour la Communauté germanophone, je pense que c’est la meilleure majorité ", explique Oliver Paasch, Ministre Président de la Communauté germanophone – ProDG.
Oliver Paasch, c’est le grand gagnant des élections. Recordman en voix de préférence, il est à la tête d’un parti, le ProDG, qui devient pour la première fois en 45 ans d’histoire, la plus grande formation politique en Communauté germanophone devant le CSP, le parti social chrétien. Avant le scrutin de dimanche, l’équipe sortante s’était accordée pour éventuellement repartir ensemble si les résultats lui donnaient raison. Et notamment pour faire avancer quelques dossiers prioritaires. "Les priorités sont dans le domaine de la santé. Nous avons besoin d’une réforme de la santé mentale. Il faut aussi renforcer les deux hôpitaux de la Communauté en imaginant par exemple une fusion des deux institutions", explique Antonios Antoniadis, Ministre SP sortant.
Quant au troisième partenaire, les libéraux du PFF, ils ont un moment hésité à reconduire la majorité avec le ProDG et le Sp. Ils sont en recul de 4% et se montrent logiquement déçus des résultats. Mais ils ont voulu respecter la parole donnée. " Depuis 2009, on travaille avec notre schéma de développement régional pour la Communauté germanophone qui nous a permis d’avoir de bons résultats en termes de taux d’emploi, de taux de la garde de la petite enfance (au-dessus de 40%) ou de taux de chômage qui est le plus bas en Belgique", justifie Isabelle Weyckmans, Ministre PFF-MR sortante.
13 sièges sur 25, la majorité est courte mais elle l’était déjà en 2004 et 2009. Les quatre ministres Oliver Paasch (ProDG), Antonios Antoniadis (SP), Harald Mollers (ProDG) et Isabelle Weykmans (PFF) conservent donc leur mandat dans le gouvernement. Le poste de président du parlement sera attribué à Karl-Heinz Lambertz (SP) tandis que c’est Alexander Miesen (PFF) qui siègera au Sénat jusqu’en 2022, date à laquelle il cédera son siège à Gregor Freches. (MY)