Ce 4 mars est la journée mondiale de l'obésité. Une maladie qui touche plus d'un milliard de personnes dans le monde, enfants et adolescents compris. Un chiffre interpellant car en constante augmentation. Pour lutter contre ce fléau et surtout mieux accompagner les patients dans leur prise en charge, une clinique de l'obésité voyait le jour au Centre Hospitalier Régional de Verviers. C'était il y a tout juste 30 ans.
Sédentarité, malbouffe, dépression ou prédisposition génétique, les facteurs sont nombreux pour expliquer l'obésité. Ce qui interpelle surtout, c'est l'augmentation constante du nombre de personnes en situation de surpoids. Entre 1990 et 2022, rien que chez les enfants et adolescents, le taux d'obésité a quadruplé. «Les enfants évidemment prennent les habitudes alimentaires des parents, explique Séverine Lescalier, Diététicienne et responsable du service diététique au CHR Verviers. On sait qu'elles se prennent souvent les 5 premières années et donc ils vont copier et souvent, ils copient celui qui ne fait pas le mieux et donc si on agit pas très vite, c'est quelque chose qui va ne faire qu'augmenter de manière exponentielle. »
De quoi tirer aujourd'hui une sonnette d'alarme. « C'est une maladie qui est quand même morbide à un moment donné, rappelle Séverine Lescalier. Plus toutes les complications qu'elle engendre sur les maladies cardio-vasculaires, le diabète, ... il est grand temps de faire attention. L'obésité joue aussi dans l'hypertension donc si on diminue déjà ces trois facteurs là, je pense qu'au niveau sécurité sociale, tout le monde se porterait mieux. »
Pour remédier à leur embonpoint, beaucoup se tournent vers la chirurgie bariatrique comme une solution miracle sauf qu'une réduction de l'estomac, ce n'est pas anodin. Claudine Luxen-Bragard est stomathérapeute. En 1994, face à l'explosion des demandes, elle décide de créer une clinique de l'obésité au CHR Verviers. Sa plus-value, suivre le patient tout eu long de sa démarche. «C'est tellement difficile pour les patients, c'est tellement compliqué de mettre des mots sur cette souffrance qu'ils ont, ce manque d'estime de soi, cette image de soi qui n'est plus là. On ne parle pas de kilos mais de qualité de vie et on parle de soi, simplement pour se poser. Et quand on arrive à mettre les mots sur cette souffrance, on arrive à diriger et accompagner le patient de la meilleure manière qui soit », explique-t-elle.
Ici, c'est donc tout un parcours qui est mis en place par une équipe multi-disciplinaire. Une relation de confiance aussi. Nathalie Lautermann s'est fait placer un by-pass il y a 23 ans et a de nouveau fait appel à la clinique pour l'aider dans sa perte de poids.
«On n'est pas lâché dans la nature, dès qu'on a une question, on peut leur téléphoner sans souci et ils nous répondent avec la plus grande honnêteté. Ils sont très disponibles.»
Et pour éviter l'obésité, les spécialistes rappellent que manger varié, coloré, équilibré et surtout de manière régulière sont les bonnes habitudes à prendre.