Depuis le 1er janvier, les droits d'enregistrement pour l'achat d'une habitation propre et unique ont été réduits de 12,5% à seulement 3%. Une baisse spectaculaire qui s'accompagne de conditions précises et de la disparition de certains avantages.
Aymeric est un jeune entrepreneur de 25 ans. Comme beaucoup, il rêve de devenir propriétaire. Aujourd’hui, il a visité un immeuble à Theux qui pourrait enfin entrer dans son budget. Et ça tombe bien : depuis le 1er janvier, acheter une maison en Wallonie coûte désormais moins cher. Les droits d’enregistrement ont été réduits de 12,5% à seulement 3%. Concrètement, par exemple, pour une maison à 250.000 euros, les droits passent de 31.250 euros à 7.500 euros, soit une économie de 23.750 euros.
Pour Aymeric, c'est une vraie opportunité. "C'était dans les projets de développer ma société et d'avoir des entrepôts avec un appartement au-dessus. Mais ce n'était pas dans les projets de cette année. C'était plus pour dans 3 ans. Mais là, avec cette réduction à 3%, ça va accélérer fameusement les choses", explique-t-il.
Un boost pour le secteur immobilier
Comme Aymeric, de nombreux acheteurs redécouvrent le marché grâce à cette baisse. Ce qui pourrait booster le secteur immobilier. "Certains étaient au courant. Ils venaient donc déjà visiter au mois de septembre parce qu'ils savaient qu'il fallait quatre mois pour acquérir un bien et donc qu'ils allaient pouvoir profiter de cette réduction en janvier 2025. D'autres attendaient vraiment le mois de janvier. Cela commence tout doucement à rentrer dans la tête des gens. J'ai bon espoir, pour le secteur, que ça dope le marché immobilier même si, de manière générale, on ne doit pas se plaindre", précise Thibaut Léonard, agent immobilier.
Conditions strictes
Mais attention : cette réduction s’accompagne de conditions strictes. L’acheteur doit y établir sa résidence principale dans un délai de trois ans pour une maison existante ou cinq ans pour un terrain à bâtir. Et ce n’est pas tout : si l’acheteur quitte ou revend cette habitation dans les trois années suivant son installation, il devra rembourser la différence entre le taux réduit de 3% et le taux ordinaire de 12,5%. Une clause qui vise à éviter les abus. Autre point important : cette mesure ne s’applique qu’aux acheteurs qui n’ont pas déjà en pleine propriété un autre bien destiné à l’habitation.
Plus de clarté
"La nouvelle mesure a un grand mérite, c'est de clarifier les choses. On n'a plus différents régimes qui s'appliquent en même temps avec des conditions qui ne sont pas tout à fait les mêmes et qui peuvent être compliquées. L'autre mérite, c'est que l'aide, elle arrive tout de suite au moment de l'achat. Ce n'est pas une aide de déduction fiscale pendant X années après l'acquisition. Je trouve donc qu'il y a vraiment de la clarté dans ce nouveau régime", souligne Renaud Chauvin, notaire et porte-parole des notaires en Province de Liège.
Suppression de plusieurs avantages
Toutefois, en contreparties, la réforme met fin à plusieurs avantages fiscaux, comme le chèque-habitat, l’abattement fiscal pouvant aller jusqu’à 5.000 euros, ou encore le taux réduit de 6% pour les habitations modestes. Des changements importants que les futurs propriétaires doivent garder en tête. Pour Aymeric et d’autres primo-accédants, cette réforme est un vrai coup de pouce. Mais avant de signer, mieux vaut vérifier que toutes les conditions sont remplies et, pour cela, prendre rendez-vous avec un professionnel du milieu.