Une vaste étude sur les amphibiens menée dans les Hautes Fagnes

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Depuis plusieurs semaines, les mares du plateau fagnard sont passées au crible afin de répertorier les amphibiens qui s’y trouvent. Objectif : dresser un état des lieux à la fois des populations et de leurs habitats.

Laurane Winandy est chercheuse et s’intéresse plus particulièrement au comportement des animaux face aux changements globaux qui les affectent. En tant que directrice de la Station scientifique des Hautes Fagnes, c’est tout naturellement sur ce terrain qu’elle a choisi de mener une vaste étude sur les menaces qui pèsent sur les populations d’amphibiens. Cette étude qui cible les tritons alpestres, les tritons palmés, mais aussi les grenouilles rousses et les crapauds communs vient juste de démarrer. Mathias et Cyril, tous deux étudiants en biologie, consacrent leur mémoire aux urodèles et autres anoures du plateau et collaborent étroitement à ce projet comme nous l'explique Cyril Garcia.   

Tous les matins, on va relever des nasses qu'on va positionner chaque jour. Le matin, on regarde quelles espèces sont présentes en tritons, mais aussi grenouilles et crapauds. On fait alors toute une série de mesures pour calculer l'oxygène de l'eau, le PH, etc. L'objectif est de savoir quels facteurs influencent leur présence ou leur abondance.

L’heure est donc à l’inventaire de ces espèces. Les relevés réalisés dans une centaine de mares fagnardes permettront d’évaluer la présence en nombre ou pas de ces animaux, mais aussi d’analyser les facteurs qui leur sont favorables ou défavorables. Laurane Winandy fait le point : 

Les amphibiens aiment bien certains points d'eau qui sont temporaires. Et donc, des grosses périodes de sécheresse ça peut provoquer l'assèchement du point d'eau avant que les larves aient le temps de se métamorphoser et donc on peut identifier ce type de facteur et voir les mesures de gestion et de conservation à mettre en place pour remédier à cela.

La Wallonie enregistre un effondrement des populations d’amphibiens, surtout chez les tritons et les grenouilles rousses qui, quand elles ne sont pas dévorées par le raton-laveur, sont victimes de braconnage. 

Il y a moyen de capturer très rapidement beaucoup de grenouilles rousses et si c'est revendu à des restaurateurs, par exemple, de manière illégale, cela peut être problématique. Après, c'est une menace parmi d'autres.  La menace principale reste la perte d'habitat. Il y a de moins en moins d'habitats à cause de l'urbanisation et la fragmentation de l'habitat, donc ces habitats sont de plus en plus isolés. Résultat :  les individus ne peuvent plus disperser d'un habitat à l'autre. Après, il y a les changements climatiques, l'introduction d'espèces exotiques invasives comme le raton-laveur, mais un gros problème, ce sont également des poissons comme les carpes koïs ou les poissons rouges qui sont introduits un peu partout. Il y a aussi la pollution. Donc, il y a vraiment une série de facteurs qui agissent ensemble.  

Sans oublier les maladies qui touchent aussi ces espèces. Pour identifier toutes ces menaces, il faudra plusieurs années. Plusieurs années aussi pour les contrer, les anéantir ou tout du moins les gérer dans le but d’améliorer la sauvegarde de ces animaux qui, comme tous, ont un majeur rôle à jouer afin de maintenir la stabilité de nos écosystèmes. 
 


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