C’est à l’occasion de vacances que René Baudinet découvre le village de Saint-Martin de Belleville niché au cœur des trois Vallées, en Savoie. Il tombe amoureux de l’endroit, y achète un appartement, puis l’ancien directeur du Grand Bazar de Verviers commence à sentir les bonnes opportunités dans cette station de ski. "De fil en aiguille, il y a eu la possibilité d’acheter cet hôtel avec un associé verviétois. On l’a acheté dans le but de le transformer et de faire des appartements. Mais le Maire de Saint-Martin de Belleville ne le souhaitait pas. Il nous a proposé de transformer l’hôtel et de nous céder des terrains autour pour y faire des appartements. 15 ans plus tard, nous avons obtenu un permis", raconte René Baudinet.
"Un projet fou!"
Un long parcours du combattant que René Baudinet n’aura pas effectué seul. Car ce Lodji, c’est aussi une histoire de famille. Ses fils, Laurent et Pierre lui prêtent main forte et ensemble, s’engagent dans un projet pharaonique. Multiplier par quatre la surface du bâtiment pour en faire un hôtel 4 étoiles de 6000 mètres carrés, 47 chambres et 6 appartements. Le luxe au pied des pistes !
"On s’est embarqué dans un projet fou ! On arrive à la concrétisation et voilà que le Covid nous empêche de profiter de l’énorme travail accompli !". Mais avant le covid, il avait fallu que le père et ses deux fils se serrent les coudes. « Le moteur de l’histoire, c’est la famille » dit René Baudinet.
Des relations familiales parfois mises à rude épreuve tant les enjeux étaient importants. "Chaque membre de la famille a apporté sa pierre à l’édifice. Alors oui, il y a parfois eu quelques tensions en famille vu l’importance du projet. Mais aujourd’hui on se tape dans la main car c’est un beau projet familial" , se réjouit Pierre Baudinet, le fils de René.
Un plus incontestable pour le domaine des 3 Vallées
Et les trois Verviétois peuvent être fiers du travail accompli et du résultat. Un hôtel comme il n’y en avait pas encore dans la station de Saint-Martin de Belleville et des retours unanimes. Même le Maire du village, élu en mars dernier, est tombé sous le charme de l’entrepreneur verviétois. "René Baudinet est quelqu’un de sympathique et de très attachant ! C’est un bel établissement qu’il nous a monté ici et qui est important pour notre village et notre station", explique Claude Jay, Maire de Saint-Martin de Belleville.
A présent, la construction du projet, le financement et les travaux étant terminés, ou presque, reste à envisager l’exploitation de l’hôtel. Et là encore, René Baudinet, pourtant autodidacte, déborde d’imagination. " A l’intérieur de l’hôtel, il y a des petits clins d’oeil à la région de Liège qui sont le bar (Le Carré), l’escalier (La Montagne de Bueren) et la suite (Suite Prince Evêque). Mais on est en France ! Pas question pour autant de planter un drapeau belge" , explique René Baudinet.
Avec le chef spadois Jean-Sébastien Prijot
L’un des symboles de ce projet familial, c’est bien sûr le taureau que les téléspectateurs de Védia avaient pu suivre lorsqu’il était encore à Liège avant son périple pour rejoindre Saint-Martin de Belleville et qui maintenant trône devant l’hôtel. Avec ses deux tonnes et ses cinq mètres de long, « li tôré » est un autre clin d’œil imaginé par René Baudinet, également amateur d’art. L’œuvre dessiné par Blacius et réalisé par les équipes de Gérard Dejardin a trouvé une place de choix devant le restaurant qui portera le même nom.
Même les équipes qui oeuvreront au sein de l’hôtel auront en partie l’accent verviétois. Ce sera notamment le cas du chef Jean-Sébastien Prijot. Habitué à bourlinguer aux quatre coins du monde, le cuisinier spadois va enfin poser ses valises et ce sera justement au « Tôré ». Ce spécialiste des restaurants éphémères sera le chef d’orchestre en cuisine, des cuisines naturellement flambant neuves, comme tout le reste de l’établissement d’ailleurs, des chambres à l’espace wellness. Un investissement qui se compte en millions d’euros, et pourtant…
"On n’a pas fait ça dans un but financier. On l’a fait pour cette région de Savoie qu’on aime et pour y accueillir les Belges qui viennent nombreux en vacances ici. Si commercialement parlant, ce projet est intéressant par la suite, tant mieux. Mais ce n’est pas le premier but".
Pas guindé
Et si l’hôtel quatre étoiles et sa décoration soignée sera plutôt destinée à une clientèle aisée, René Baudinet a une idée très claire de l’ambiance qu’il veut réserver à son petit bijou. "Ce n’est pas un hôtel guindé. Je veux que cela reste un hôtel où l’on vient pour s’amuser, pour passer un bon moment en famille".
Pour découvrir ce splendide hôtel avec ses vues à couper le souffle, il faudra encore patienter quelques mois, la faute au Covid. Mais les entrepreneurs verviétois ne s’en inquiètent pas trop, leur aventure en Savoie ne fait que commencer. (Jacques Leunis)