Un fortin datant des années 1930 a été découvert, presque par hasard, à Trois-Ponts, le long du Bâleur. Un fortin de quelques mètres carré, qui faisait partie de la ligne Devèze, du nom de ce ministre qui voulait créer une ligne défensive. Un patrimoine militaire étonnant à découvrir.
Un fortin datant des années 30 a été découvert, presque par hasard, à Trois-Ponts, le long du Bâleur, ce ruisseau qui descend de Basse-Bodeux vers le centre de Trois-Ponts. Un fortin de quelques mètres carré, qui faisait partie de la ligne Devèze, du nom de ce ministre qui voulait créer une ligne défensive. Un patrimoine étonnant remis au jour lors d’une grande journée de nettoyage de printemps au bord du Bâleur. « Il a plus de 90 ans, il a été construit dans les années 1930, sur ce qu’on appelle la ligne Devèze, cette ligne de fortification qui passait par nos Ardennes, dans les vallées de la Lienne et de l’Amblève », détaille Jean-Luc Bertrand, président du Royal Syndicat d’initiative de Trois-Ponts. Ce n’est donc pas le seul fortin encore visible sur le territoire de Trois-Ponts, mais celui-ci était presque oublié. « C’est en ramassant les déchets qu’on a aperçu un bout de béton. Olivier Potelle, qui travaille sur le terrain, a nettoyé les terres qui recouvrait ce patrimoine militaire », sourit Jean-Luc Bertrand. Des abris de petite taille, quelques 3,3m sur 3,3m à la grosse louche, avec ouverture pour une mitraillette, qui se posait sur un affut dit « Chardome », cette glissière qui permettait de diriger les tirs, en plus d’aérations sommaires. On voit quand même aussi des trous pour permettre d’y faire glisser des grenades, en cas d’attaque. Mais bon, ils n’ont jamais servi lors de l’offensive allemande, « peut-être qu’ils ont servi d’abris pour des soldats, américains ou même allemands pendant la guerre, mais pas au début. »
« Trois-Ponts, verrou de la Bataille des Ardennes »
Si ce « nouveau » fortin est visible depuis les bords du Bâleur, à hauteur de la plaine de jeux, situées entre l’étang et l’école communale, un autre de ces bâtiments est lui bien visible au pied de la rue des Villas. « Ils font partie de cette ligne Devèze, il y en avait d’autres, dont un en contrebas de l’avenue Joseph Lejeune, certains ont été détruits, un autre se trouve sur une propriété privée. » Nous avons pu visiter celui de la rue des Villas, exceptionnellement, puisque les accès sont scellés pour éviter tout risque d’accident. A l’intérieur, c’est spartiate, quelques m2. Ces fortins servaient juste à prévenir une attaque, mais pas d’y loger. En tout cas, c’est une page de l’histoire de la région qui se dévoile un peu plus encore. « Pour les détails je vous renvoie vers les livres de Pascal Heyden », sourit Jean-Luc Bertrand, livres dans lesquels l’auteur rappelle que Trois-Ponts était « le verrou de la bataille des Ardennes. »